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Macron défend un "prix plancher" pour les agriculteurs, Fesneau se disait contre un mois avant

Emmanuel Macron a plaidé en faveur de "prix plancher", une mesure pourtant rejetée jusqu'alors par son ministre de l'Agriculture, Marc Fesneaux.

Changement de cap. Après s'y être opposé, le gouvernement devra désormais travailler sur les "prix plancher". S'exprimant depuis le Salon de l'agriculture, dont l'inauguration a été chahutée, Emmanuel Macron a défendu ce samedi 24 février la mise en œuvre de "prix plancher" pour protéger la rémunération des agriculteurs, dans le cadre de la préparation d'une nouvelle loi encadrant les relations entre les acteurs de l'alimentation. "Dans chaque filière, un indicateur doit être construit et il doit servir de prix plancher pour garantir le revenu agricole", a précisé le chef de l'État.

Pourquoi la grande distribution ne se rend pas au Salon de l'Agriculture?
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Un mois plus tôt, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau dénonçait pourtant des "propositions démagogiques" en évoquant la proposition d'instauration de prix plancher avancée par La France Insoumise.

"Ces propositions démagogiques [comme] l'obligation de prix plancher qu'on ne peut faire que sur le prix des produits français" en raison des règles européennes "et qu'on ne peut pas faire sur le prix des autres pays, qu'est-ce que ça fait? Ça vient mettre en concurrence déloyale les produits agricoles français", déplorait Marc Fesneau, interrogé à ce sujet sur Franceinfo.

"S'il était aussi simple de dire [que l'on met] le kilo de tomates […] à 10 euros en France pour payer les agriculteurs et qu'il arrive de la tomate à 3 euros, vous croyez qu'il va se passer quoi?", interrogeait le ministre de l'Agriculture.

"Cuba ou l'Union soviétique"

Une proposition de loi déposée par les députés LFI avait été rejetée de justesse à la fin du mois de novembre, en raison notamment de l'opposition de la majorité présidentielle. Le texte proposait, entre autres, d'instaurer des prix plancher "plus rémunérateurs" pour les agriculteurs.

Olivia Grégoire, alors ministre déléguée aux PME et au Commerce et qui a également récupéré le portefeuille de la Consommation lors du dernier remaniement, avait dénoncé des mesures rappelant "Cuba ou l'Union soviétique avec les succès que nous leur connaissons".

Jérémy Bruno avec AFP Journaliste BFMTV