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Loi de programmation militaire: vote surprise du Sénat qui refuse de renouveler sa confiance

Le Sénat à Paris le 16 juillet 2020 lors d'un discours du Premier ministre Jean Castex

Le Sénat à Paris le 16 juillet 2020 lors d'un discours du Premier ministre Jean Castex - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Le Sénat déplore que la loi de programmation militaire n'ait pas fait l'objet d'une actualisation comme l'avait promis le gouvernement.

Le Sénat dominé par l'opposition de droite a refusé ce mercredi, contrairement à l'Assemblée nationale la veille, de renouveler sa confiance dans la loi de programmation militaire 2019-2025, pour protester contre l'absence d'une actualisation de cette LPM, pourtant "promise".

Ce vote des Sénateurs est sans conséquence pour le gouvernement mais il constitue toutefois un désaveu de la déclaration du Premier ministre Jean Castex qui a recueilli 236 votes contre (LR, PS, CRCE à majorité communiste, écologistes) et 46 votes pour. Seuls les groupes RDPI à majorité En Marche et RDSE à majorité radicale ont voté pour. Les centristes se sont très majoritairement abstenus et le groupe Indépendants s'est partagé entre votes pour et abstentions.

"Manque de transparence"

D'une enveloppe globale de 295 milliards d'euros sur sept ans, la LPM 2019-2025 prévoit une nette hausse du budget défense après des années de déflation. Elle devait faire l'objet d'une actualisation courant 2021 afin de "vérifier la bonne adéquation entre les objectifs fixés, les réalisations et les moyens consacrés". "J'ai décidé, et je l'assume, de ne pas soumettre à ce moment précis au Parlement de texte d'actualisation de la LPM", a déclaré le Premier ministre Jean Castex devant les sénateurs, ajoutant que "cette actualisation devra bien sûr intervenir dès que l'horizon économique et financier sera clarifié".

"Bien sûr, oui, les circonstances ont changé, mais dans un sens défavorable (...) C'est précisément pour cela qu'il fallait une loi!", a déclaré de son côté le président de la commission de la Défense du Sénat Christian Cambon (LR), rappelant que le Sénat avait soutenu "à une immense majorité" la LPM en 2018.

La commission a chiffré les risques de surcoûts non prévus par la LPM à "8,6 milliards d'euros". "C'est huit fois plus qu'annoncé!", a souligné Christian Cambon, qui s'est abstenu lors du vote. "Ce que nous dénonçons ce ne sont pas ces ajustements (...) c'est le manque de transparence", a renchéri Cédric Perrin (LR). "S'il y a des dépenses supplémentaires, il faut discuter de manière lucide et en toute transparence des économies ou sacrifices à réaliser par ailleurs".

P.L. avec AFP