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Livraison de repas, vente d’accessoires… Comment les compagnies aériennes tentent de limiter la casse avec de nouvelles initiatives

Pour renflouer leurs caisses et maintenir le lien avec leur clientèle, plusieurs compagnies aériennes diversifient leur offre avec des initiatives inattendues. Et le succès est souvent au rendez-vous.

Paralysé par la crise du coronavirus, le transport aérien cherche à garder la tête hors de l’eau. Avec un trafic quasi à l’arrêt, les compagnies rivalisent d’ingéniosité en proposant de nouveaux services pour maintenir le lien avec leurs clients et renflouer les caisses. Repas à bord d’un A380 cloué au sol, vente d’accessoires de classe affaires… Tour d’horizon des principales initiatives lancées ces derniers mois.

  • Repas à bord d’un A380

L’opération lancée par Singapour Airlines est un franc succès. Ces derniers jours, la compagnie a proposé aux nostalgiques des voyages en avion de s’offrir un repas à bord d’un A380 transformé en restaurant éphémère.

Les 900 sièges mis à la vente pour un repas les 24 et 25 octobre à bord de l’appareil cloué au sol ont été écoulés en moins d’une demi-heure. Pour y prendre part, les clients ont dû débourser entre 53 dollars singapouriens (33 euros), offre la moins chère en classe économique, et 642 dollars singapouriens (400 euros) pour déguster quatre plats en première classe.

  • Vente de plateaux repas

L’initiative de Singapore Airlines est cependant loin d’être suffisante pour écouler les plateaux repas non vendus, faute de pouvoir les proposer en vol. La compagnie a donc décidé de mettre en place un service de livraison à domicile. Tout comme Thai Airways qui a lancé cette offre dès le mois d’avril. En septembre, la compagnie thaïlandaise, placée en redressement judiciaire après avoir annoncée sa faillite en mai, a également ouvert un restaurant au deuxième étage de son siège social situé dans l’aéroport de Bangkok.

Les hôtesses y jouent le rôle de serveuses. A l’entrée, elles remettent à chaque client une carte d’embarquement avant de les installer dans un des sièges de classe économique ou affaires qui composent le décor de l’établissement directement inspiré de l’univers du transport aérien. Comme l’explique Le Figaro, les plats proposés sont relativement simples et les prix raisonnables. Comptez 3,50 euros pour des pâtes à la carbonara ou du poulet tikka.

Dans la même logique, Finnair a fait le choix de mettre en vente ses repas de classe affaires dans un supermarché de la ville de Vantaa, en Finlande, pour écouler ses stocks, rapporte CNN. Au menu, du bœuf sauce teriyaki-radis avec des oignons verts grillés et du riz, ou de l’omble chevalier fumé avec un risotto aux chanterelles, le tout pour 12,90 euros.

Cette opération a permis le recrutement de 10 salariés de Finnair Kitchen qui avaient auparavant été licenciés en raison de la pandémie. La compagnie finlandaise qui a déjà vendu 1600 repas en quelques jours prévoit de changer les plats en rayons toutes les deux semaines.

  • Des accessoires mis en vente

De son côté, Qantas a opté pour la vente des accessoires de sa classe Affaires. La compagnie australienne a proposé en août un Care Pack à 15 euros contenant un pyjama de couleur gris ou bleu, ainsi que 12 paquets de biscuits Tim Tams, 10 sachets de thé et un sac de 200 grammes d’amandes fumées.

L’offre comprenait également le kit d’équipement Qantas Curates contenant une crème pour les mains à l’orange douce et au karité, un masque pour les yeux, une brosse à dents, un dentifrice de voyage, des chaussettes de voyage et des bouchons d’oreille. En quelques heures, les produits se sont retrouvés en rupture de stocks. Face à ce succès, la compagnie a décidé de renouveler l’expérience mi-octobre en dévoilant sa ligne de vêtements créée par le designer Martin Grant. La collection inclut plusieurs articles vendus de 92 à 260 euros, dont des pulls en cachemire, un sweat à capuche, des pulls molletonnés et des t-shirts.

  • Vols vers nulle part

Autre initiative plus controversée, les "vols vers nulle part" organisés par la compagnie Qantas. Pour l’achat d’un billet compris entre 500 et 2300 euros, un passager peut survoler des lieux exceptionnels comme la Grande barrière de corail ou le rocher sacré d’Uluru. Le départ se fait à Sydney pour un retour prévu sept heures plus tard à… Sydney.

L’offre, également proposée par d’autres compagnies comme China Airlines, Eva Air ou All Nippon Airways, a rencontré un véritable succès. Pour autant, son impact environnemental a de quoi interroger. D’ailleurs, Singapore Airlines qui prévoyait elle-aussi de mettre en place un service similaire avait fini par y renoncer devant les critiques dont elle faisait l’objet.

  • Galerie d’art volante

De son côté, Luxair a offert à l’artiste luxembourgeois Sumo l’opportunité de customiser deux de ses avions avec des stickers multicolores pour en faire des "galeries d’art volantes". Un relooking qui doit "offrir une expérience de voyage singulière à ses passagers", a expliqué la compagnie.

L’intérieur de la cabine des deux appareils a également été repensée avec des designs style cartoon griffés sur les repose-tête. Des œuvres de l’artiste sont également exposées des deux côtés de la cabine.

  • Visite de Boeing 737 MAX

Dans cette période marquée par une faible activité en raison de la pandémie, American Airlines va proposer des visites guidées de ses Boeing 737 MAX, modèle dont la remise en service est attendu pour mi-novembre après avoir été cloué au sol pendant plus d’un an et demi.

Certains clients de la compagnie pourront ainsi monter à bord de ces appareils sur le tarmac des aéroports de Dallas/Fort Worth, LaGuardia et Miami. Des pilotes et mécaniciens seront présents pour répondre à leurs questions. Objectif: retrouver la confiance des passagers.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco