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Les syndicats de Sanofi France protestent contre la suppression annoncée d'un millier d'emplois

Sanofi

Sanofi - ERIC PIERMONT / AFP

Les syndicats CFDT et CGT estiment que le plan du groupe pharmaceutique est "impensable, innacceptable et honteux".

Les syndicats français de Sanofi ont critiqué ce vendredi le projet du groupe pharmaceutique de supprimer 1700 emplois en Europe, dont un millier en France, un plan "impensable" pour la CFDT, "inacceptable et honteux" pour la CGT. Ce nouveau plan de suppressions de postes est "énorme. C'est impensable pour nous. On ne peut pas comprendre, on n'est pas d'accord et on va combattre ces suppressions d'emplois qui n'ont pas lieu d'être. Elles servent à quoi?", a protesté auprès Florence Faure, coordinatrice CFDT (premier syndicat chez Sanofi).

S'inquiétant de l'annonce de ce plan "dans un climat anxiogène actuellement pour tous les salariés du groupe" et une semaine après le suicide d'une salariée sur son lieu de travail à Gentilly (Val-de-Marne), la responsable CFDT a souligné que "ce sont des humains qui sont ballotés" par la stratégie du groupe "annoncée en décembre", qui entraîne ces suppressions de postes. "La direction prend ses responsabilités. On les a assez avertis", a-t-elle ajouté.

Avec ce nouveau plan, "c'est la poursuite du démantèlement du groupe et de l'externalisation des activités. Sanofi veut passer d'un total de 300 médicaments à vendre à seulement une centaine", a déclaré "très en colère" Thierry Bodin, coordinateur CGT (3e syndicat). "Le groupe ne veut conserver que ce qui est le plus rentable" et "se désengager des médicaments les moins rentables, même s'ils ont un intérêt thérapeutique majeur. C'est la santé pour le fric", a-t-il accusé.

"Le gouvernement ne dit rien"

"C'est catastrophique, insupportable, inacceptable et honteux. On n'a plus de mots tellement on est dans la restructuration permanente", a dénoncé Thierry Bodin. Le dernier plan de réduction des effectifs, annoncé en juin 2019 (près de 470 suppressions de postes dans la recherche et développement en France et en Allemagne, dont près de 300 dans l'Hexagone), "est toujours en cours", a-t-il souligné. "Ce plan n'est pas terminé que la direction en annonce un nouveau", a-t-il critiqué.

Avec l'impact du nouveau plan, "en dix ans, on passe de onze à trois sites de recherche et développement (R&D) en France pour la partie pharmaceutique de Sanofi", s'est-il inquiété. Et "le gouvernement ne dit rien, laisse faire", alors que Sanofi reçoit "chaque année 110 à 120 millions d'euros de crédit d'impôt recherche". "Emmanuel Macron était au courant quand il est allé visiter l'usine de Marcy-l'Étoile (Rhône) la semaine dernière", a-t-il dit.

Après une présentation vendredi au comité de groupe européen de Sanofi, cette nouvelle réorganisation sera présentée lundi au comité de groupe France, avant "des CSE (comité social et économique) dans chaque entité début juillet", selon Thierry Bodin.

P.L avec AFP