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Les Français plébiscitent de plus en plus la montagne en été, notamment en période de canicule

Les prévisions pour la saison sont plutôt bonnes en montagne. La nouvelle vague de canicule qui touche le pays fait encore grimper les réservations.

Vers un bel été à la montagne? Selon l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM), ces dernières comptent sur un taux d'occupation d'au moins 48% en juillet et août. "On devrait même atteindre facilement 50%" en tenant compte des réservations qui ne sont pas encore effectuées, se réjouit Jean-Luc Boch, maire de La Plagne Tarentaise et président de l'ANMSM. De bonnes prévisions estivales pour cette destination, dans la ligne des années hautes d'avant-pandémie. Et que les conditions météo pourraient encore améliorer.

Des réservations de dernière minute

Du côté des Alpes, l'Agence Savoie-Mont Blanc constate à l'heure actuelle un taux d'occupation de 45% pour le mois de juillet et de 44% pour le mois d'août dans la centaine de stations des deux départements savoyards. Ici aussi, les réservations de dernière minute pourraient faire grimper les chiffres, notamment pour le mois d'août qui représente quasiment la moitié des nuitées de la saison (de juin à septembre). En été, la moitié des touristes venant en Savoie réservent moins d'un mois avant leur séjour.

D'autant que certains pourraient se réfugier à la montagne… pour fuir la canicule. À chaque vague de chaleur, les réservations grimpent à la montagne, pour y chercher un temps plus frais.

"Les appels et les réservations ont été multipliés par deux depuis quelques jours", confirme Jean-Paul Tournier, directeur des Gîtes de France en Savoie, précisant que les gîtes y sont déjà occupés à 85% en juillet et à 95% en août.

Anticipant la forte demande, l'équipe locale a même été renforcée pour le mois de juillet.

Des vacances moins chères

La montagne, aussi, profite d'un engouement nouveau depuis plusieurs années, profitant de l'image de vacances au grand air, en pleine nature, loin du tourisme de masse: la tendance est un peu plus ancienne mais elle s'est considérablement renforcée pendant la crise sanitaire et se poursuit encore. Contrairement à l'hiver, où elles avaient sérieusement souffert de la fermeture des remontées mécaniques et de la perte de la clientèle étrangère, les stations de montagne avaient été une valeur refuge en été.

Par ailleurs, l'inflation et la question du pouvoir d'achat pourraient jouer un rôle, bien qu'il soit encore difficile à définir. La montagne est souvent moins chère que le littoral.

"À prix équivalent, on est surclassé en été par rapport à l'hiver. Dans les hôtels, les prix sont moins chers mais les infrastructures sont les mêmes", explique Jean-Paul Tournier.

Reste que l'érosion du pouvoir d'achat, ajoutée à la reprise de l'épidémie, pourrait aussi avoir l'effet inverse, si certains Français renonçaient à partir en vacances.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV