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Laurent Berger (CFDT) fustige la volonté d'Airbus de licencier

Airbus A350

Airbus A350 - -

Le secrétaire général de la centrale syndicale appelle l'avionneur en difficulté à négocier un accord d'activité partielle de longue durée.

La CFDT rejette les projets d'Airbus en matière d'emploi. Rappelons que dans un message adressé aux salariés, le président exécutif de l'avionneur, Guillaume Faury, a annoncé que le groupe pourrait devoir aller au-delà des départs volontaires en procédant à des licenciements.

Le constructeur aéronautique paneuropéen, qui emploie 135.000 personnes, avait annoncé à la fin du mois de juin la suppression d'environ 15.000 postes, soit 11% de ses effectifs, dont 5000 en France.

Avec ces propos, "Airbus précipite les choses", a réagi Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT interrogé mercredi par RTL. "Il n'y a pas besoin pour l'instant chez Airbus de licenciements", a affirmé le leader syndical.

Airbus a obtenu des aides

"Airbus a 7600 avions en commande et à peu près dix ans de plan de charge, on ne va pas se précipiter à supprimer des emplois et des compétences dans cette entreprise", a-t-il insisté, en appelant Airbus à "d'abord s'inscrire dans les dispositifs créés pour cette période de crise", comme l'APLD.

"Il faut qu'Airbus négocie vraiment un accord d'APLD avant d'annoncer des licenciements secs", a estimé Laurent Berger, jugeant que "les entreprises ne peuvent pas passer au guichet des aides (...) et en même temps ne pas pratiquer une responsabilité dans la préservation de l'emploi".

L'avionneur a réduit ses cadences de production d'avions commerciaux de près de 40% pour faire face à la situation issue de la crise du transport aérien provoquée par la pandémie de Covid-19.

Airbus compte sur des départs en retraite anticipés, des départs volontaires mais aussi sur la conclusion avec les syndicats d'accords de modération salariale pour limiter les licenciements.

Les départs contraints n'ont jamais été exclus

Sur les 5000 postes à supprimer en France, Guillaume Faury a dit espérer préserver "jusqu'à 1000 emplois" grâce au dispositif d'APLD et 500 autres grâce aux aides pour "développer des projets de R&D". Depuis l'annonce du plan de restructuration fin juin, la direction a toujours indiqué qu'elle n'excluait pas des départs contraints tout en disant "tout faire pour les empêcher". La ligne rouge syndicale en France comme en Allemagne, principaux pays d'implantation de l'avionneur, est le "zéro licenciement sec". Un dernier round de discussions entre direction et syndicats doit se tenir les 22 et 23 septembre.

OC avec AFP