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Economie

La Cour des comptes appelle la France à faire "un effort substantiel" pour réduire le déficit public

La Cour des comptes estime que la France devra faire davantage d'efforts en termes de dépenses pour respecter les règles européennes en matière de déficit public.

Le gouvernement français devra consentir "un effort substantiel" en termes de dépenses pour ramener le déficit public de la France dans les clous européens d'ici 2027, a prévenu jeudi la Cour des comptes, en préconisant de mieux en évaluer "la qualité". Cet organe de contrôle des comptes publics estime qu'un tour de vis s'impose pour réduire l'endettement de la France, qui a atteint des sommets depuis la crise sanitaire liée au Covid-19 puis la crise énergétique, lesté par de dispendieuses mesures de soutien aux ménages et aux entreprises.

Le gouvernement a prévu de tourner la page de ce "quoi qu'il en coûte", annonçant au moins 10 milliards de coupes sur le quinquennat, auxquels s'ajouteront des milliards supplémentaires dès le budget 2024. Il projette de ramener la dette publique à 108,3% du produit intérieur brut en 2027 (contre 111,6% fin 2022) et le déficit à 2,7% du PIB, sous l'objectif européen des 3% (contre 4,9% prévus cette année). La Cour juge cet objectif "atteignable au prix d'un effort substantiel sur la dépense publique", dans un rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques.

"La période qui s'ouvre à partir de 2023 doit être mise à profit pour retrouver des marges de manoeuvre budgétaires et redresser nos finances publiques", juge-t-elle.

Retour des règles européennes

Alors que les règles européennes de discipline budgétaire s'appliqueront de nouveau dès 2024, après leur suspension du fait de la crise, elle note que cette trajectoire est "moins ambitieuse" que celle d'autres pays de la zone euro. L’Italie vise 3% du PIB pour le déficit public en 2025, l’Espagne dès 2024. Surtout, la trajectoire prévue par Paris repose sur des hypothèses macroéconomiques jugées "optimistes", notamment concernant la croissance future, ce qui conduit "à sous-évaluer l'effort nécessaire à l'atteinte des objectifs de finances publiques", selon le rapport.

Cet effort sera d'autant plus "difficile" que d'importantes dépenses sont déjà programmées pour la défense par exemple et que d'autres seront requises pour financer la transition écologique. En outre, la charge de la dette augmente considérablement avec la hausse des taux d'intérêt. Pour identifier des sources d'économies, le gouvernement a lancé début 2023 une revue des dépenses publiques qui a vocation à les passer chaque année au crible de l'efficacité.

J. Br. avec AFP