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La consommation repart en trombe depuis le 19 mai

Une variété de tenues pour hommes plus ou moins décontractées dans la vitrine d'un magasin d'un centre commercial de Columbus Circle, à New York, le 15 février 2021

Une variété de tenues pour hommes plus ou moins décontractées dans la vitrine d'un magasin d'un centre commercial de Columbus Circle, à New York, le 15 février 2021 - TIMOTHY A. CLARY © 2019 AFP

Après un début d'année morose liée aux fermetures imposées pour raisons sanitaires, la consommation est repartie en nette hausse depuis le début du déconfinement. Une tendance qui devrait se confirmer avec les temps forts programmés d'ici les vacances d'été.

Les Français semblent avoir une furieuse envie de consommer. Après un mois de confinement avec la fermeture des magasins "non essentiels" et des centres commerciaux, la fréquentation et surtout les achats, sont en très forte hausse.

Dans les centres commerciaux, la fréquentation est en hausse de 27% sur les six premiers jours par rapport à la même période de 2020 selon les chiffres du ‎Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC). Même si elle reste moins importante qu'en 2019 (-8%).

"Les restaurants sont encore fermés, les cinémas contingentés au tiers de leur capacité d'accueil et le couvre-feu à 21 heures amputent pratiquement d'une heure l'amplitude d'exploitation des magasins des centres qui ferment normalement à cette heure, explique Gontran Thüring, le délégué général du CNCC. Donc, c'est un redémarrage correct même s'il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions définitives."

Si les contraintes sanitaires ne favorisent pas les grands centres, les commerces de centre-ville eux sont plébiscités. Les ventes dans les commerces spécialisés ont progressé de 46% sur la semaine du 19 au 23 mai avec un pic à +155% le premier jour par rapport à la même période de 2020 selon les données de Procos recueillies par Le Figaro.

Un engouement qui a notamment profité aux ventes de jouets; comme après le confinement de 2020.

"Nous sommes à +40% de ventes sur les cinq premiers jours par rapport à la même période de 2020 qui était déjà forte, assure Franck Mathais, le porte-parole de JouéClub. On constate à nouveau une grande générosité des parents et surtout un retour des personnes âgées, c'est l'effet vaccination ça."

Le moral des commerçants au plus haut

Des niveaux d'achats importants qui traduisent cependant plutôt un rattrapage après des mois de sobriété consommatoire. Car même avec cette reprise, le chiffre d'affaires du secteur reste, depuis le début de l'année, deux fois inférieur à son niveau de 2019. Sur le seul mois d'avril, les ventes dans les commerces spécialisés s'étaient effondrées de 63% par rapport à la même période de 2019. Un recul particulièrement marqué dans la chaussure (-89%), l'habillement (-86%) et la beauté (-77%).

Le reprise devra se confirmer dans les mois à venir pour rattraper le début d'année. Mais les commerçants sont relativement confiants. Selon l'Insee, leur moral a retrouvé son niveau d'avant-crise.

"En mai 2021, le solde d'opinion sur les perspectives générales d'activité du secteur progresse très fortement et repasse, pour la première fois depuis février 2020, au-dessus de sa moyenne de longue période, observe l'Insee dans une note de conjoncture. Celui sur les intentions de commandes est en hausse et se situe désormais au-dessus de sa moyenne."

D'autant que d'ici les vacances d'été, des temps forts vont rythmer l'activité commerciale. Il y a les "french days" à partir de ce jeudi. Toutes les grandes enseignes françaises ont prévu de proposer des promos censées être aussi attractives que lors du black Friday. Les commerçants tablent aussi sur la fête des mères de ce dimanche. Les soldes d'été qui devraient débuter le 23 juin, sont évidemment très attendues par le secteur.

Enfin, avec le début de l'Euro de football le 11 juin prochain -première grande compétition sportive depuis la Coupe du monde 2018- les enseignes spécialisées tablent sur une hausse des ventes de téléviseurs, d'équipements sportifs et de produits de consommation.

"Les spectateurs étant chez eux, et en l’absence de fan-zones, il y aura forcément un certain manque à gagner, reconnait Jean-Baptiste Bouhlal, analyste sport chez NPD dans LSA. Mais malgré le contexte plus qu’incertain, les marques attendent ce rendez-vous de pied ferme."
Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco