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Ukraine: couper la Russie du réseau bancaire Swift reste "une option"

Le président américain a néanmoins indiqué que l'exclusion de la Russie du système Swift ne faisait pas l'unanimité en Europe.

Le président américain Joe Biden a assuré ce jeudi que couper la Russie du réseau interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale, restait "une option" pour riposter à l'invasion de l'Ukraine.

Il a toutefois souligné qu'"actuellement cela n'était pas (une) position" partagée par les Européens, et assuré que les autres sanctions financières annoncées ce jeudi par les Etats-Unis et leurs alliés avaient "autant d'impact voire plus d'impact" que cette option, réclamée par l'Ukraine elle-même.

"Pas sur la table"

A Bruxelles, où sont réunis les dirigeants de l'UE ce jeudi, l'exclusion de la Russie de Swift n'est effectivement "pas sur la table", a affirmé à l'AFP un diplomate européen, en raison du refus plusieurs Etats membres dont l'Italie, la Hongrie et Chypre. Si les chefs d'Etat et de gouvernement doivent s'entendre sur "de nouvelles mesures restrictives aux conséquences massives et sévères sur la Russie", selon Bruxelles, plusieurs pays s'opposent dans l'immédiat à l'exclusion des établissements russes du système Swift, préférant garder cette mesure en réserve pour un futur train de sanctions, confirme une source européenne.

Interrogé sur cette exclusion à son arrivée au sommet, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré: "il est très important que nous décidions des mesures qui ont été préparées ces dernières semaines et que nous gardions tout le reste pour une situation où il serait nécessaire de faire d'autres choses". Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell s'est contenté de déclaré que ce serait "aux chefs d'Etat et de gouvernement de décider".

Le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel a estimé qu'une telle mesure devrait être étroitement coordonnée avec les autres Occidentaux, Etats-Unis et Royaume-Uni au premier plan. "Nous ne devons pas avoir de tabous, nous devons parler de tout. Mais il ne faut pas qu'on soit visé par des sanctions et qu'on puisse quand même faire des affaires à Londres ou en Suisse", a-t-il observé à son arrivée.

Selon le site de l'association nationale russe Rosswift, la Russie serait le deuxième pays après les États-Unis en nombre d'utilisateurs avec quelque 300 banques et institutions russes membres du système. Plus de la moitié des organismes de crédit russes sont représentés dans Swift, est-il précisé par cette source Ceux qui s'opposent à une exclusion de la Russie du système Swift auront "le sang d'innocents hommes, femmes et enfants de l'Ukraine sur les mains", a jugé le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba dans un tweet.

P.L. avec AFP