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Royaume-Uni : le taux de chômage recule à 3,8% à fin février

À fin janvier, le taux de chômage se situait à 3,9%, son niveau de juste avant la pandémie de coronavirus

À fin janvier, le taux de chômage se situait à 3,9%, son niveau de juste avant la pandémie de coronavirus - Justin Tallis - AFP

Le taux de chômage a reculé à 3,8% au Royaume-Uni lors des trois mois terminés fin février. Le nombre de personnes au chômage de longue durée atteint un record de faiblesse.

Le taux de chômage a reculé à 3,8% au Royaume-Uni lors des trois mois terminés fin février, principalement à cause d'une attrition du marché du travail, avec une pénurie de travailleurs qui reste aigüe. À fin janvier, le taux de chômage se situait à 3,9%, son niveau de juste avant la pandémie de coronavirus.

Le nombre de personnes au chômage de longue durée, c'est-à-dire qui cherchent du travail depuis plus de 12 mois, atteint un record de faiblesse, précise l'Office national des statistiques (ONS) mardi dans son rapport mensuel sur l'emploi.

"Si le chômage a encore baissé, nous voyons plus de gens sortir du marché du travail, et, puisqu'ils ne cherchent pas d'emploi, ne sont plus comptabilisés comme chômeurs", remarque Darren Morgan, directeur des statistiques économiques à l'ONS.

Le nombre de personnes employées est resté quasi stable sur la période de décembre à février mais les offres d'emploi restent à des records, même si elles augmentent moins vite.

Nombre de secteurs de l'économie britannique, de l'hôtellerie-restauration à l'industrie manufacturière en passant par la distribution ou l'agriculture sont en manque aigu d'employés, notamment de travailleurs étrangers, dans la foulée du Brexit, de la pandémie, et maintenant de la guerre en Ukraine.

"Le salaire de base chute"

Côté salaires, Darren Morgan souligne que des bonus élevés continuent à atténuer dans certains secteurs l'impact de la hausse des prix mais que "le salaire de base chute maintenant de manière notable en termes réels", c'est-à-dire hors inflation.

Celle-ci caracole à des plus hauts depuis trente ans au Royaume-Uni, à 6,2% en février, mais devrait encore monter et pourrait dépasser 8% selon la Banque d'Angleterre, ce qui pèse lourdement sur le budget des ménages.

La guerre en Ukraine en particulier a fait flamber des prix de l'énergie et du carburant qui étaient déjà en très forte hausse depuis la fin de l'été à cause de la reprise post-pandémie. Les chiffres de l'inflation pour mars seront publiés mercredi.

Suren Thiru, directeur économique de la chambre de commerce britannique (BCC), souligne que le recul du taux de chômage est largement dû à une "main d'oeuvre qui se contracte" et témoigne de "la crise des recrutements" auxquels font face les entreprises, d'après un communiqué.

"De graves pénuries d'employés pourraient persister et plomber l'activité économique", avertit-il.

Si les salaires augmentent, ils sont largement à la traine de l'inflation, poursuit M. Thiru, ce qui pourrait "encore éroder les revenus réels et ralentir les dépenses des consommateurs, un facteur déterminant de la croissance britannique". Il appelle à faire plus pour aider les gens, notamment les travailleurs les plus âgés, à "se reformer pour les emplois en forte demande".

PS avec AFP