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Royaume-Uni: l'inflation accélère de nouveau, à 9,1% en mai

Tirée par l'alimentation et l'essence, l'inflation britannique reste à un niveau record en 40 ans.

L'inflation a encore accéléré à 9,1% en mai sur douze mois au Royaume-Uni et reste à un record en 40 ans, tirée par les prix de l'alimentation et de l'essence, a annoncé mercredi l'Office national des statistiques (ONS). Fin avril le taux d'inflation avait bondi de 7 à 9%, et la Banque d'Angleterre prévoit que la hausse des prix pourrait dépasser 11% d'ici la fin de l'année, alimentant la crise du coût de la vie touchant de plein fouet les ménages les plus modestes.

"La hausse importante des prix des denrées alimentaires et les prix record de l'essence" ont toutefois été modérés en mai par "une moindre augmentation des prix dans l'habillement et une baisse pour les jeux informatiques", a résumé commenté Grant Fitzner, chef économiste de l'ONS, sur Twitter.

Ceci peut expliquer le changement relativement modeste d'un mois sur l'autre, selon lui, mais il relève que "le prix des marchandises quittant les usines a augmenté à son rythme le plus rapide en 45 ans" tandis que "le prix des matières premières a bondi à son rythme le plus rapide jamais enregistré". "Je sais que les gens s'inquiètent de la hausse du coût de la vie, c'est pourquoi nous avons pris des mesures ciblées pour aider les familles", a fait valoir dans un communiqué le ministre des Finances Rishi Sunak.

37 milliards de livres d'aides

Longtemps accusé d'en faire trop peu face à la hausse du coût de la vie, Rishi Sunak avait annoncé fin mai 15 milliards de livres d'aide et une taxe sur les géants énergétiques, portant à 37 milliards de livres au total les aides au coût de la vie annoncées cette année par le gouvernement. "Il n'y a aucun signe d'un recul de l'inflation pour l'instant", cette dernière "continue d'augmenter principalement sous l'effet de facteurs externes", selon Yael Selfin, cheffe économiste chez KPMG UK.

La Banque d'Angleterre (BoE) a annoncé la semaine dernière une cinquième hausse consécutive de son taux directeur, le portant à 1,25%, nouveau record depuis 2009, pour tenter de calmer l'inflation, qui plombe le pouvoir d'achat des ménages et commence à peser sur l'économie.

Le Produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni avait ainsi baissé en avril pour le deuxième mois consécutif (-0,3%). Le même mois, le taux de chômage était légèrement remonté, à 3,8%, et les salaires en termes réels, c'est à dire ajustés après les hausses de prix, avaient chuté à leur rythme le plus rapide depuis plus d'une décennie.

P.L. avec AFP