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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky demande aux entreprises françaises de quitter la Russie

Devant le Parlement, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les entreprises françaises à quitter la Russie, affirmant que "tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les profits".

Au 28ème jour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Volodymyr Zelensky a pris la parole devant le Parlement. Lors de son discours en visioconférence d'une vingraine de minutes, le président ukrainien a demandé aux entreprises françaises de "quitter la Russie".

"Renault, Leroy Merlin et Auchan doivent cesser d'être les sponsors de la machine de guerre russe. Les entreprises françaises doivent arrêter de financer le meurtre d'enfants, de femmes, de viols", a insisté Volodymyr Zelensky.

"Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les profits", a-t-il ajouté.

Depuis le début du conflit, les entreprises implantées en Russie sont sous pression de l'Ukraine, incitées à cesser leurs activités dans le pays. En France, le secteur du luxe a rapidement réagi. LVMH a suspendu provisoirement dès début mars ses 124 boutiques en Russie, tout comme Hermès.

Le groupe Mulliez pointé du doigt

Mais d'autres sont plus réticentes. Trois grosses enseignes appartenant au groupe Mulliez sont particulièrement pointées du doigt: Auchan, Décathlon et Leroy Merlin.

L'enseigne de bricolage, très implantée en Russie, son deuxième marché derrière la France, revendique 36.000 salariés dans ce pays, qui opèrent dans 107 hypermarchés et 62 villes. Des salariés de la branche ukrainienne de Leroy Merlin ont demandé lundi à l'enseigne de cesser ses activités en Russie après le bombardement d'un magasin du groupe à Kiev.

La chaîne de magasins Auchan est également emblématique de la grande distribution en Russie, où elle exploite 231 magasins pour un chiffre d'affaires de 3,2 milliards d'euros, soit plus de 10% de son activité globale.

D'autres enseignes internationales emblématiques comme le suédois Ikea et la chaîne de restauration rapide McDonald's ont en revanche suspendu leurs opérations en Russie en réaction à l'invasion de l'Ukraine.

La Russie est aussi le deuxième marché du groupe automobile Renault dans le monde derrière l'Europe. Le fabricant français est présent via le groupe AvtoVAZ, qui a stoppé une partie de sa production à la mi-mars en raison d'une pénurie de composants liée aux sanctions occidentales infligées à la Russie.

Renault est d'autant plus exposé qu'il est associé en Russie avec le conglomérat public russe Rostec, dirigé par Sergueï Tchémézov, un allié de Vladimir Poutine.

Le groupe français TotalEnergies, également critiqué pour son maintien en Russie, a quelque peu pris ses distances mardi avec ce pays stratégique en annonçant renoncer à tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, au plus tard à la fin de l'année.

Pauline Dumonteil avec AFP