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La Chine et les États-Unis "ne respectent plus les règles du commerce": Emmanuel Macron veut une Europe moins "naïve"

Le président de la République a accusé les deux premières puissances économiques mondiales de "changer les règles du jeu" et de "sur-subventionner".

Le Président s'en prend aux États-Unis et à la Chine. "Les deux premières puissances internationales ont décidé de ne plus respecter les règles du commerce" mondial, a déclaré Emmanuel Macron, lors d'un discours sur l'Europe à la Sorbonne jeudi 25 avril.

"Nous voulons un commerce qui nous profite, mais avec plusieurs autres qui commencent à changer les règles du jeu, qui sur-subventionnent, de la Chine aux États-unis d'Amérique", a dénoncé le président.

Face à ces nouvelles pratiques commerciales, il a dit craindre l'appauvrissement de l'Europe. Pour illustrer son propos, le président a utilisé l'exemple américain: "Le produit intérieur brut par habitant a augmenté aux États-unis de près de 60% entre 93 et 2022, celui de l'Europe a progressé de moins de 30%."

"Le risque, c'est que l'Europe connaisse le décrochage", alerte Emmanuel Macron.

Le président s'en est notamment pris aux États-Unis et à leur Inflation Reduction Act, accusant la première puissance économique mondiale de faire comme la Chine, en subventionnant ses industries.

Une Europe moins "naïve"

Emmanuel Macron a appelé de ses vœux plusieurs changements. Le président souhaite "revoir notre modèle de croissance parce que les règles du jeu ont changé".

"On ne peut pas durablement avoir les normes sociales et environnementales les plus exigeantes, moins investir que nos compétiteurs, avoir une politique commerciale plus naïve qu'eux et penser qu'on continuera à créer des emplois."

Le chef de l'État a donc appelé à une "révision" de la politique commerciale européenne "en défendant nos intérêts". "Ça ne peut pas marcher si on est les seuls au monde à respecter les règles du commerce telles qu'elles avaient été écrites il y a 15 ans, si les Chinois, les Américains, ne les respectent plus en subventionnant les secteurs critiques", a-t-il déclaré.

Marine Cardot