BFM Business
International

En réponse aux sanctions européennes, la Russie suspend les lancements Soyouz depuis Kourou

Les sanctions contre la Russie s'allongent. Moscou réplique en suspendant le décollage des fusées Soyouz depuis Kourou. Le personnel russe basé en guyane française, soit 87 personnes, a été rappelé.

En réaction à l'invasion russe de l'Ukraine, l'Europe a décidé il y a quelques jours d'interdire l'exportation vers la Russie des avions, pièces et équipements cruciaux pour l'industrie aéronautique et spatiale.

Après ces sanctions, Moscou a répliqué dans le spatial avec la suspension des lancements depuis la base de Kourou en Guyane française. L'Agence spatiale russe (Roscosmos) a décidé de rappeler son personnel technique basé en Guyane française, soit 87 personnes.

"En réaction aux sanctions de l'UE à l'encontre de nos entreprises, Roscosmos suspend sa coopération avec les partenaires européens dans l'organisation des lancements spatiaux depuis la base spatiale de Kourou", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Perturber le calendrier spatial

Depuis plus d'une décennie, les fusées russes Soyouz décollent depuis la base spatiale de Guyane. Elles font partie intégrante du catalogue d’Arianespace. La réplique de va donc de perturber durablement le calendrier spatial.

Roscosmos dispose avec Arianespace d'une co-entreprise, Starsem, pour exploiter la fusée Soyouz. Elle doit en principe lancer en 2022 huit fusées Soyouz, trois depuis Kourou (dont le satellite espion français CSO-3 et le GPS européen Galileo) et cinq depuis le cosmodrome russe de Baïkonour au Kazakhstan.

La situation se corse d'autant plus que l'Europe comptait lancer ces prochains mois certains de ses satellites. Des retards sont à prévoir puisqu'Ariane 6 n'est pas prête, Ariane 5 est en fin de vie et le lanceur léger Vega ne peut envoyer que des petites charges.

Autre casse tête avec la station spatiale internationale (ISS). Le patron de l'agence spatiale russe a rappelé l'interdépendance des programmes spatiaux. l'ISS est composée d'un segment russe et d'un autre segment américain. Les premiers ont le contrôle des moteurs, les seconds produisent l'électricité nécessaire à la station.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama avec AFP Journaliste BFM Éco