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Confinements en Chine: un impact encore limité sur les échanges commerciaux de la France

Selon le cabinet Asterès, l'impact des confinements de plusieurs villes chinoises sur les exportations tricolores est limité à ce stade. Si elles devaient durer, ces mises sous cloche pourraient cependant faire chuter les exportations françaises de 36%, faisant perdre à l'Hexagone jusqu'à 0,4 point de croissance.

Face au rebond de l’épidémie de Covid-19 en Chine, plusieurs grandes villes du pays ont décrété des confinements massifs. Depuis fin mars, c’est le cas de Shanghai, poumon économique de l’Empire du Milieu et troisième ville la plus peuplée au monde. La capitale Pékin, où les contaminations repartent à la hausse, pourrait être la prochaine sur la liste, le gouvernement local évoquant une "situation épidémique complexe et sévère".

S’ils étaient amenés à durer, voire à s’étendre, les confinements des grands pôles d’attractivité de la Chine, deuxième économie du monde, risquerait de pénaliser un peu plus le commerce international. Selon le cabinet Asterès qui s’est basé sur l’expérience de 2020 pour estimer l’impact de ces mises sous cloche, les exportations françaises vers la Chine baisseraient de 7 à 36% et la croissance serait amputée de 0,1 à 0,4 point selon les scénarios retenus.

Dans le premier scénario, jugé "optimiste", les confinements seraient levés dès la fin de ce mois d’avril. Un cas de figure qui permettrait de limiter les dégâts avec un impact relativement limité: la France verrait ses exportations vers la Chine baisser de 7% (-1,7 milliard d’euros) et l’impact sur la croissance serait de 0,1 point. Le scénario médian selon lequel les confinements seraient similaires à ce qu’ils étaient en 2020 prévoit pour sa part une chute des exportations françaises vers la Chine de 16% (-3,9 milliards d’euros) et une perte de 0,2 point de croissance du PIB.

Enfin le scénario le plus pessimiste avec des confinements plus nombreux et plus sévères conduirait à une dégringolade des exportations tricolores vers la Chine de 36% (-8,6 milliards d’euros) pour un coût total de 0,4 point de croissance du PIB.

L'aéronautique en première ligne

Sans surprise, le secteur le plus affecté serait l’aéronautique. "Ce qui est assez logique parce que quand on est confiné, qu’on ne peut plus voyager d’une ville à l’autre, forcément les gens prennent moins l’avion, il y a moins de vente d’avions, il y a moins besoin de réparer les avions avec des pièces de rechange, etc.", explique sur BFM Business Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Reste que la France, avec une économie moins tournée vers l'export, demeure d’une manière générale moins exposée que certains de ses voisins comme l’Allemagne ou les Pays-Bas.

Du côté de l’impact des confinements en Chine sur les importations françaises et plus largement sur les chaines d’approvisionnement mondiales, celui-ci semble pour l’heure "relativement limité", souligne Asterès.

"On a quand même le sentiment que les autorités chinoises (…) sont soucieuses de maintenir l’activité portuaire, les transports même s’il y a des retards, et les usines les plus stratégiques", conclut Sylvain Bersinger.
https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco