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Comment les fans de Taylor Swift et du Superbowl boostent l’économie des villes qui les accueillent

D'après une étude de Bank of America, les concerts de Taylor Swift stimulent significativement l'économie locale outre-Atlantique, avec des dépenses de consommation en nette hausse dans les villes traversées par la tournée de la popstar.

Plus rien n'arrête Taylor Swift. En remportant pour la quatrième fois le prix de l'album de l'année lors de la cérémonie des Grammy Awards dimanche, la chanteuse américaine est à nouveau entrée dans l'histoire de la pop.

Mois après mois, l'artiste de 34 ans enchaîne les records. Sa tournée "The Eras Tour", devrait engranger un total de deux milliards de dollars de recettes après avoir déjà crevé l'année dernière le plafond symbolique du milliard recueilli, une première dans l'histoire de la musique.

Le phénomène est tel que les analystes ont tenté à plusieurs reprises de mesurer "l'effet Taylor Swift" sur l'économie américaine. Il y a quelques jours, c'est Bank of America qui s'est pliée à l'exercice en comparant les revenus générés par les concerts de la popstar à ceux du Super Bowl dans les villes hôtes.

Résultat: l'organisation de la grand-messe du football américain à Pheonix (Arizona) l'an dernier avait entraîné un surcroît d'activité significatif avec une augmentation des dépenses de plus de 25% dans les restaurants (96 dollars en moyenne) et les bars (74 dollars en moyenne) de la ville, par rapport à la même période un an plus tôt. C'est un peu plus que le passage de la tournée de Taylor Swift à Pittsburgh (Pennsylvanie) en juin, laquelle a tout de même stimulé les dépenses des consommateurs, en hausse 13% (77 dollars en moyenne dans les restaurants et 56 dollars dans les bars).

Taylor Swift, artiste la plus rentable de la pop?
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19:29

Quand Taylor Swift apporte de nouveaux fans au football américain

D'après Bank of America citée par Fortune, la tournée "The Eras Tour" pourrait générer jusqu'à 4,6 milliards de dépenses de consommation aux États-Unis. De son côté, le surcroît d'activité économique lié au Super Bowl a été estimé à 1,3 milliard de dollars pour l'Arizona sur le seul week-end de l'événement qui contribué au PIB de l'État à hauteur de 0,15%.

Le football américain profite aussi directement de la popularité de Taylor Swift alors que la NFL, la ligue professionnelle, a gagné des légions de nouveaux fans grâce à l'histoire d'amour ultra-médiatisée entre la chanteuse et Travis Kelce, star des Kansas City Chiefs. Vente de maillots, audiences en hausse... Selon le média Front Office Sports, cette relation a eu pour effet de faire bondir la valeur de marque de la franchise de plus de 305 millions d'euros ces derniers mois.

"Funflation"

En septembre dernier, le président de la Fed de New York, John Williams, pointait déjà l'impact significatif de la tournée de Taylor Swift sur l'économie américaine. "Il y a clairement un effet Taylor Swift sur les dépenses de consommateurs parce que les gens ont dépensé pour le concert, l'hôtel, tout cela a été un important phénomène", expliquait le responsable de l'antenne new-yorkaise de la banque centrale américaine, lors d'une interview sur la chaîne Bloomberg TV.

Dans une enquête publiée à l'été 2023, un responsable du secteur cité dans le Livre Beige de la Fed évoqué notamment le cas de Philadelphie (Pennsylvanie) dont les revenus hôteliers avaient signé des records en mai depuis le début de la pandémie, et ce "en grande partie à un afflux de visiteurs pour les concerts de Taylor Swift dans la ville".

Cet engouement des fans pour les concerts de Taylor Swift ou le Super Bowl, dont les billets coûtent respectivement en moyenne 240 et 11.000 dollars, met en évidence un phénomène baptisé "funflation" outre-Atlantique. Contraction de "fun" et d'"inflation", ce mot-valise désigne la propension des consommateurs à consacrer davantage de dépenses aux loisirs depuis la sortie de la pandémie, notamment grâce à l'épargne accumulée. Ce qui a pour effet de tirer les prix des billets à la hausse.

D'après Bank of America, il est possible que cette "funflation contribue de manière substantielle à la croissance à long terme", relève Taylor Bowley, économiste chez Bank of America, même si les dépenses liées aux loisirs tendant à ralentir aux Etats-Unis après la frénésie post-Covid.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco