Agriculteurs, aide à l'Ukraine: que faut-il attendre du sommet européen à Bruxelles ce jeudi?

Les dirigeants européens, dont Emmanuel Macron, se retrouvent ce jeudi à Bruxelles pour un sommet extraordinaire consacré à l'aide à l'Ukraine. Les agriculteurs s'inviteront aussi dans les discussions.

Les agriculteurs s'invitent à Bruxelles. Alors qu'un sommet extraordinaire sur l'aide financière à l'Ukraine regroupe les dirigeants européens ce jeudi à Bruxelles, la grogne agricole un peu partout en Europe sera aussi dans toutes les têtes.

Les Vingt-Sept se retrouvent à Bruxelles pour essayer de convaincre le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, de lever son opposition au versement de l'aide de 50 milliards d'euros sur quatre ans promise à l'Ukraine, et dont Kiev a désespérément besoin. Proche de Moscou, Viktor Orban est accusé de faire du chantage à l'UE pour obtenir le versement de fonds européens destinés à son pays mais gelés par Bruxelles, en raison des manquements à l’État de droit reprochés à Budapest.

Le gouvernement hongrois réclame une révision annuelle de ces fonds versés à l'Ukraine (33 milliards d'euros de prêts et 17 milliards d'euros de dons), mais les autres États membres s'y opposent, craignant de lui donner des occasions régulières d'opposer son veto. Pour trouver un terrain d'entente, l'UE a proposé d'organiser un débat annuel au niveau des dirigeants européens sur la mise en œuvre de l'aide financière à l'Ukraine, mais sans donner de possibilité de veto.

Accord UE-Mercosur

En marge du sommet européen, Emmanuel Macron doit aussi s'entretenir avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au sujet des mesures à prendre pour calmer la fronde des agriculteurs. Les discussions entre le président français et la cheffe de l'exécutif européen porteront sur les obligations de jachères et l'arrivée de produits ukrainiens dans l'Union européenne.

Benaouda Abdeddaïm : La Bulgarie agricole excédée par les productions ukrainiennes - 25/01

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Pour faire preuve de compromis, et offrir des gages aux agriculteurs qui manifestent à travers l'Europe, Bruxelles a proposé mercredi d'accorder une dérogation partielle aux obligations de jachères et de limiter toute hausse incontrôlable des importations agricoles ukrainiennes. "Les deux sujets importants sur lesquels l'Europe est le bon niveau pour agir ont été réglés rapidement en réponse à nos demandes", a d'ores et déjà réagi l'Élysée dans la foulée.

Le traité de libre-échange avec les pays sud-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay), actuellement en négociations par les deux parties et décrié par le monde agricole, sera aussi évoqué. Emmanuel Macron a affirmé mardi s'opposer au traité en raison de "règles qui ne sont pas homogènes avec les nôtres", alors que d'autres pays, notamment l'Allemagne, le défendent. La Commission européenne a reconnu que les conditions d'un accord entre le Mercosur et l'UE n'étaient "pas réunies", mais les négociations n'ont pas été interrompues.

Le jour du sommet des Vingt-Sept, plusieurs centaines de tracteurs sont attendus à Bruxelles pour une manifestation d'agriculteurs venus de plusieurs pays européens.

Jérémy Bruno avec AFP Journaliste BFMTV