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Vélib':200 stations ouvertes un mois après son lancement, le service toujours critiqué par les utilisateurs

Le nouveau Vélib' accumule les dysfonctionnements depuis son lancement.

Le nouveau Vélib' accumule les dysfonctionnements depuis son lancement. - Guillaume Souvant - AFP

Un peu plus de 200 stations Vélib' sont désormais en place dans Paris, un mois après le lancement de sa nouvelle version. Outre une couverture géographique inégale, de nombreux utilisateurs se plaignent du service et relèvent des bugs qui empêchent d'utiliser le service.

Premier mois difficile pour le Vélib'. Lancé le 1er janvier dernier, le vélo en libre-service nouvelle version était très attendu mais après un départ poussif, le service est encore loin de donner satisfaction aux utilisateurs. D'après les données en libre service de Vélib', 223 stations sont annoncées comme ouvertes. En réalité, elles sont 201 à être fonctionnelles avec au moins un vélo ou une borne accessible.

Après plusieurs jours de pataugeage et moins de 100 stations en fonctionnement, Jorge Azevedo, le directeur général de Smovengo avait promis début janvier d'"atteindre a minima 200 stations" actives. Sur le papier, l'objectif chiffré est donc rempli mais dans la pratique Vélib' est toujours loin du compte. 

"J'ai essayé de louer une trentaine de Vélib'"

En cause de nombreux couacs et dysfonctionnements rencontrés par les utilisateurs. Même si les nouveaux vélos commencent à être plus nombreux à circuler dans Paris, les abonnés expriment leur mécontentement. La première difficulté provient évidemment du nombre de stations. Certains quartiers sont encore très peu desservis, poussant les utilisateurs à renoncer à emprunter des vélos. A ce jour, il n'y a par exemple toujours aucune station en service dans le 3e arrondissement. 

Après avoir trouvé une station, les problèmes continuent. Aux bornes censées être en fonctionnement, force est de constater qu'il est parfois tout bonnement impossible de prendre un vélo. Sur Twitter, un abonné raconte sa "soirée épouvantable" durant laquelle il a tenté sans succès d'emprunter un vélo. Photos à l'appui, il explique avoir tenté sa chance dans deux stations. A la deuxième, où une vingtaine de vélos étaient garés, impossible de décrocher un vélo. "Bref, j'ai essayé de louer une trentaine de Vélib': je suis allé prendre le métro", conclut-il.

Des difficultés à restituer les vélos

Le constat est le même pour d'autres abonnés: "J'ai pu faire un trajet à Vélib' ce soir. J'ai dû essayer 2 stations et 5 Vélib' avant d'y arriver mais j'ai réussi. Mais je n'aurais peut-être pas dû: je n'ai pas eu de notif de restitution en le déposant", regrette à son tour une cycliste. Les photos et captures d'écran montrant des locations qui continuent de courir malgré la restitution du vélo sont aussi nombreuses.

Quand la restitution n'est pas prise en compte, les utilisateurs reçoivent alors au bout de 120 heures un message automatique "profitez-en bien" qui passe mal. "En fait, la seule façon de ne pas avoir de problème avec Vélib' c'est de renoncer à l'utiliser", résume une abonnée.

D'autres difficultés sont aussi relevées notamment sur le service d'assistance par téléphone ou encore sur la compréhension des pictogrammes qui s'affichent sur le vélo. Ces derniers doivent prochainement être modifiés a indiqué la semaine dernière le directeur de Smovengo au Parisien.

Le mois de février remboursé? 

Le patron des Vélib' a aussi reconnu "un ensemble de dysfonctionnements et de difficultés d'utilisation du système". "On analyse très vite d'où viennent ces dysfonctionnements et très très vite on corrige", a-t-il ajouté. L'objectif de 1.400 stations déployées au printemps reste toujours fixé.

L'opérateur est attendu au tournant au mois de février. Le syndicat Autolib' Vélib' Métropole a prévu de faire appliquer les pénalités financières prévues par le contrat en cas de retard. Ces dernières pourraient s'élever jusqu'à 1 million d'euros. En plus de minutes gratuites, le mois de janvier sera aussi remboursé aux abonnés. Si les retards continuent, le mois de février pourrait à son tour être remboursé. 

Carole Blanchard