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Transports

TER, Intercités... Le constructeur ferroviaire espagnol CAF monte en puissance en France

Notamment grâce à la reprise de l'usine alsacienne d'Alstom à Reichshoffen, l'activité française est désormais la plus importante pour le groupe espagnol.

Les contrats en France se multiplient pour CAF (Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles). Le constructeur ferroviaire espagnol annonce en effet ce lundi avoir reçu de nouvelles commandes, pour 161 millions d'euros, portant sur la construction de trains régionaux.

Cette commande concerne 11 trains Regiolis destinés à la région Nouvelle-Aquitaine et 7 pour la banlieue de Dakar, au Sénégal.

Ce contrat est en réalité le résultat du rachat du canadien Bombardier par le français Alstom. CAF a en effet repris l'an passé l'usine alsacienne Alstom de Reichshoffen (760 salariés) et sa production de trains régionaux afin d'obtenir le feu vert de Bruxelles pour ce rachat.

18% de l'activité en France

Depuis ce rachat, l'espagnol amplifie son empreinte en France au point que le pays devienne son premier marché pour les années à venir. A date, son carnet de commandes dans l'hexagone atteint les 2,4 milliards d'euros, soit 18% du total.

Le groupe a également gagné en France des contrats pour fournir des trains pour la ligne B du RER francilien ainsi que des tramways à Marseille (57 millions d'euros) et surtout à Montpellier (223 millions d'euros, plus gros contrat de tram à ce jour en France) au nez et à la barbe d'Alstom.

Le constructeur espagnol a également déjà fourni des trams à Besançon, Nantes et Saint-Etienne.

CAF, qui possédait déjà une usine à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), doit également transférer à Reichshoffen la production des 28 nouveaux trains Intercités Oxygène commandées par l'Etat en 2019 pour 800 millions d'euros et destinés aux lignes SNCF Paris-Orléans-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont.

Le nez des nouvelles rames Intercités "Oxygène"
Le nez des nouvelles rames Intercités "Oxygène" © SNCF Voyageurs

Une montée en puissance qui ne se fait pas (encore) au détriment d'Alstom

Une intense montée en puissance qui ne se fait pas totalement au détriment d'Alstom. Dans le cadre de la commande pour la Nouvelle-Aquitaine et Dakar, "les deux projets seront réalisés en consortium avec Alstom. CAF assurera sur son site de Reichshoffen la conception et l'assemblage des rames, tandis qu'Alstom fournira une partie des équipements", a précisé le groupe espagnol dans un communiqué.

Même chose pour les nouvelles rames de RER B qui seront fabriquées en collaboration avec Alstom.

"Il faut savoir que Alstom ne nous laisse pas tomber, Alstom nous amène une charge de travail jusqu'à mi-2026, en ce qui concerne les études et la production industrielle. Même après la vente, nous resterons en consortium pour la production des trains Regiolis, notamment à hydrogène, donc le site de Reichshoffen va continuer à produire les trains Regiolis, dont on attend encore certaines commandes en France", expliquait lors de l'annonce de la cession du site de Reichshoffen, le porte-parole de l'intersyndicale de l'usine, Daniel Dreger.

Olivier Chicheportiche avec AFP