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Sous la pression, Air France prolonge de cinq mois la ligne Orly-Brest

La ville et le port de Brest, en Bretagne, le 23 novembre 2021 (photo d'illustration).

La ville et le port de Brest, en Bretagne, le 23 novembre 2021 (photo d'illustration). - Lou BENOIST / AFP

La compagnie aérienne estime que cette liaison n'est pas viable avec un taux d'occupation de 30%.

Soulagement en Bretagne. Le groupe Air France a accordé jeudi un sursis de cinq mois à la ligne aérienne Brest-Orly, dont la fermeture annoncée avait suscité la colère des élus bretons.

Dans un courriel à l'AFP, le groupe annonce "avoir pris la décision de cesser à terme d'assurer la liaison Brest-Paris-Orly, opérée par Transavia", mais précise que "cette suspension n'interviendra toutefois pas au 30 octobre, afin d'encourager des solutions alternatives pour Brest et le Finistère". "La suspension des vols Transavia interviendra au plus tard fin mars 2023".

Le 5 septembre, l'opérateur annonçait en effet par mail aux élus de la région que "l'économie de la ligne s'est significativement dégradée". "Cette situation ne permet malheureusement pas de poursuivre l'exploitation de la ligne à la saison hiver 2022, après le 30 octobre". Air France évoque ainsi un faible taux d'occupation de l'ordre de 30%.

Pas de liaison ferroviaire à grande vitesse

Malgré le contexte qui pousse l'aérien à la sobriété énergétique, des élus dénonçaient alors par voie de communiqué "une décision inacceptable en l'état (...) d'autant plus que l'objectif de ligne à grande vitesse vers l'ouest breton n'est toujours pas réalisé et reste supérieur à 3h30 dans le meilleur des cas".

"L'accessibilité de notre territoire, et en conséquence son attractivité, est cruciale pour permettre le développement des entreprises, de l'emploi sur la pointe bretonne. C'est pourquoi, nous appelons Air France, et son actionnaire majoritaire, l'État français, à revoir cette position" écrivaient le président de région Loïg Chesnais-Girard (divers gauche), le maire de Brest François Cuillandre (PS) et le président du département du Finistère, Maël de Calan (LR).

Le porte-parole des écologistes brestois, Glen Dissaux, a au contraire dénoncé le "grand réflexe pavlovien" des "gens qui gueulent parce que l'on vient de leur enlever leurs privilèges". "Le Paris-Brest, c'est 60 fois plus polluant en avion qu'en train. À un moment, il va falloir prendre cette donnée en compte", a-t-il déclaré au quotidien Le Télégramme.

"Le Paris-Brest, c'est 60 fois plus polluant en avion qu'en train"

Air France se dit prêt "à proposer son soutien commercial à un opérateur régional qui envisagerait de se positionner sur la liaison Brest-Paris-Orly" et assure que "des discussions ont d'ores et déjà débuté, en coordination avec l'État et les collectivités locales".

D'ici à fin mars, la compagnie Transavia, filiale à bas coûts, continuera donc de proposer jusqu'à quatre vols par semaine entre Brest et Paris-Orly.

La compagnie rappelle également qu'elle opère sous son nom (donc avec des billets a priori plus chers que ceux de Transavia) une desserte vers Brest depuis Paris-Charles de Gaulle". Cette liaison sera d'ailleurs "renforcée avec 27 vols hebdomadaires cet hiver".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business