Sobriété énergétique: le plan d'Air France

La compagnie aérienne, comme tous les grands acteurs du transport, a présenté sa feuille de route au gouvernement pour réaliser des économies d'énergie.

Comme dans les autres secteurs, le gouvernement a appelé les acteurs du transport à la mobilisation générale en matière de réduction de leur consommation énergétique. Avec un objectif clairement affiché: faire baisser de 10% en deux ans cette consommation (voir encadré).

Les transports sont en première ligne puisque selon Clément Beaune, ministre des Transports, ils "représentent 30% de la consommation d’énergie de notre pays. Une large partie de la réponse aux engagements de la sobriété et neutralité carbone se trouve dans les transports. La décarbonation concerne tous les modes de transports. Les règles doivent changer, les pratiques doivent changer".

Après la SNCF - qui va intensifier notamment l'usage de l'éco-conduite de ses trains (permettant une réduction de 8 à 10% de la consommation électrique sur un trajet)- , Air France a présenté ce mardi sa feuille de route au gouvernement.

Plus de télétravail

Ce plan repose sur trois axes. La compagnie aérienne va accentuer la sobriété énergétique de ses bâtiments notamment à travers le développement du télétravail (jusqu’à 3 jours autorisés par semaine). 

Concrètement, cela passera par le maintien de la fermeture du siège social et de plusieurs sites le vendredi, ce qui permet d'économiser 3000 MHW par an, par la mise en place du flex office et par la réduction du parc immobilier.

D’ici fin 2022, Air France aura réduit de 25% son empreinte immobilière pour les locaux administratifs, assure le groupe. 

L'entreprise annonce également la réduction de la durée d’éclairage de ses locaux, l'extinction automatique des lumières et enseignes lumineuses entre 20h et 7h du matin, l'extinction automatique des appareils électroniques (machines à café, imprimantes…) et la généralisation de l’éclairage LED. 

Comme demandé par le gouvernement, le déclenchement du chauffage se fera à 19° contre 21° auparavant et la climatisation à 26° contre 23° auparavant. 

Objectif: réduire de 40% la consommation énergétique de ses bâtiments

Air France indique également avoir signé un contrat EcoWatt "Météo de l’électricité" de RTE, permettant à l’entreprise d’être alertée en cas de pic de consommation d’énergie sur le réseau afin que celle-ci puisse prendre des mesures de réduction ou de report de sa consommation et éviter ainsi des coupures. 

Elle va entamer des travaux d’isolation thermique en recourant au dispositif Certificats d’Economie d’Energie.

Enfin, l'entreprise dit mener des études pour la mise en place de pompes à chaleur, de panneaux photovoltaïques (déjà en place sur un site du sud de la France et à l’étude sur l’un des parkings de Paris-Charles de Gaulle) et de compteurs électriques intelligents. 

Au global, Air France dit avoir déjà réduit de 23% la consommation énergétique de ses bâtiments depuis 2011 et vise 40% à horizon 2030. 

Le deuxième axe est l'accompagnement de la mobilité des salariés avec le remboursement à 100% des abonnements de transports en commun (mesure déjà en place),

Mais aussi la mise à la disposition des salariés d’une plateforme de covoiturage (multiplication par 4 des usages par rapport à 2020), et l'installation de bornes de recharge pour les véhicules électriques (140 à date, objectif 450 d’ici fin 2024 soit 5% des places de parking). 

Le troisième axe est le renforcement de la sensibilisation des personnels à travers des campagnes de communication interne sur les "éco-gestes", le covoiturage, les bonnes pratiques en matière d’informatique (limitation du stockage d’emails et de données).

Le gouvernement demande des efforts à tous les acteurs du transport

Clément Beune, ministre des Transports et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique ont réuni mardi des dirigeants de grands acteurs des transports tels que le Groupe ADP, Air France-KLM, Keolis, la RATP, la SNCF, Transdev, la Société du Grand Paris, Vinci Autoroutes, Sanef et Autoroutes Paris-Rhin-Rhône, Voies navigables de France et les grands ports afin de recevoir leurs propositions pour faire des économies d'énergies.

Cet effort concerne surtout "ce qui entoure leur activité", selon Clément Beaune, pour qui la sobriété ne doit pas entraîner de réduction du service.

Un "récapitulatif global" des mesures envisagées est attendu "d'ici la fin du mois", selon M. Beaune.

Gaëtane Meslin et Olivier Chicheportiche