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Transports

SNCF Réseau: un contrat avec l'État a été discrètement signé avant l'élection présidentielle

Un TGV dans la gare de Bordeaux, le 25 novembre 2021

Un TGV dans la gare de Bordeaux, le 25 novembre 2021 - Philippe LOPEZ © 2019 AFP

Le texte signé le 6 avril 2022 prévoit notamment d'investir 2,8 milliards d'euros par an pour la régénération du réseau structurant, mais rien pour sa modernisation. Il est critiqué et jugé insuffisant par de nombreux spécialistes.

Le contrat de performance qui doit fixer la trajectoire de SNCF Réseau jusqu'en 2030 a été discrètement signé avec l'État le 6 avril, juste avant le premier tour de l'élection présidentielle, a indiqué ce mercredi le ministère de la Transition écologique.

La signature a eu lieu en pleine période de réserve avant l'élection présidentielle, ce qui explique pourquoi le cabinet de l'alors ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari n'avait pas communiqué, a noté un porte-parole, confirmant une information des publications spécialisées Contexte et Ville Rail & Transports.

La finalisation puis la signature de ce document sous-titré "développer l'usage du train" avaient pris deux ans de retard.

"Un coup d'accélérateur serait pertinent"

Le texte a été vertement critiqué avant même sa signature, entre autres, par le président de l'Autorité de régulation des transports (ART) Bernard Roman, Régions de France, l'ancien patron de SNCF Réseau Patrick Jeantet ou des sénateurs, qui tous le trouvent notoirement insuffisant.

Le PDG de SNCF Réseau, Luc Lallemand, en avait lui-même reconnu les limites devant le Sénat en février, estimant qu'"un coup d'accélérateur serait pertinent".

"Ce n'est pas un contrat (...) qui organise le doublement des trafics (...) pour atteindre les objectifs du 'green deal'", avait-il reconnu.

Jean-Baptiste Djebbari avait indiqué quelques heures plus tard qu'il conviendrait d'"engager la suite", évoquant la mise en place d'une commande centralisée du réseau (la rationalisation des postes d'aiguillage, ndlr) et l'amélioration de la signalisation "de manière à pouvoir être au rendez-vous de l'objectif d'avoir d'ici 2030 deux fois plus de passagers par le train que nous en avons actuellement". Mais la majorité d'Emmanuel Macron n'a jamais dévoilé de programme détaillé pour sa politique de transports pour le nouveau mandat.

A.G avec AFP