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Retour à la normale dans les aéroports français

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PARIS (Reuters) - Les agents de sûreté ont repris le travail mardi dans les aéroports français à la suite d'un conflit de onze jours qui a conduit...

PARIS (Reuters) - Les agents de sûreté ont repris le travail mardi dans les aéroports français à la suite d'un conflit de onze jours qui a conduit le gouvernement à faire intervenir les forces de l'ordre pour assurer la bonne marche du trafic aérien durant les vacances de Noël.

Quatre syndicats (FO, CFTC, CFDT, Unsa) ont signé lundi un accord de fin de conflit avec les entreprises de sûreté aéroportuaires, à Paris-Charles de Gaulle et Lyon notamment. La CGT et Sud, non signataires, avaient laissé à la base le soin de décider ce mardi de la poursuite ou non du mouvement.

"Tout le monde a repris le travail dans tous les aéroports", a déclaré à Reuters Thierry Ménard, secrétaire fédéral CGT pour le commerce et les services.

"Les salariés sont déçus par le résultat et écoeurés par l'attitude du patronat et du gouvernement", même si une part de leurs revendications a été satisfaite, notamment une garantie sur l'emploi en cas de changement de prestataire de sûreté aérienne et aéroportuaire, a-t-il poursuivi.

"La question des salaires reste toujours posée, même si le patronat a été contraint de lâcher du lest", a souligné Thierry Ménard.

L'accord prévoit une prime annuelle de "performance" uniforme de 500 à 800 euros, alors que les grévistes réclamaient une hausse de 200 euros brut de leur salaire mensuel, qui s'échelonne entre 1.100 et 1.600 euros.

LE DROIT DE GRÈVE SERA MAINTENU, DIT MARIANI

"On va consulter l'ensemble des salariés de la profession et demander aux entreprises l'ouverture anticipée de négociations salariales", a précisé le responsable syndical.

Le ministre des Transports, Thierry Mariani, a assuré mardi sur Europe 1 que le gouvernement n'avait "absolument pas joué le pourrissement".

Le gouvernement avait demandé la semaine dernière aux forces de l'ordre de se substituer aux grévistes afin que les passagers ne soient pas "pris en otages" pour Noël.

"Les Français n'auraient pas compris, qu'une fois de plus, pendant les vacances, on ne puisse pas utiliser les transports aériens", a-t-il expliqué.

L'Assemblée nationale examine le 24 janvier une proposition de loi sur un service garanti dans le transport aérien, déposée par le député UMP Eric Diard. Ce texte prévoit un dialogue social préventif et une déclaration individuelle des grévistes 48 heures avant le début d'un conflit.

Il s'agit d'"appliquer ce qui a marché avec la loi de 2007 pour la SNCF et la RATP", a dit Thierry Mariani. "Je n'ai pas l'impression qu'à la SNCF et à la RATP, on n'ait pas le droit de faire grève. La grève est maintenue".

"Le droit de grève sera maintenu dans le transport aérien", a souligné le ministre des Transports.

Plusieurs syndicats du transport aérien ont déposé un préavis de grève du 6 au 9 février pour exiger le retrait de la proposition de loi, qui restreint selon eux le droit de grève.

Sophie Louet, édité par Yves Clarisse