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Transports

Plus rien à manger dans les TGV

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Rideau clos au wagon-bar. Les salariés de Cremonini, qui gère la vente de nourriture et de boissons des TGV, sont en grève. Ils dénoncent notamment la nouvelle carte et sa mauvaise gestion.

Vous l'avez sans doute remarqué si vous prenez régulièrement le TGV. Depuis lundi 11 mai, la plupart des bars de wagons-restaurants ont le rideau baissé (sauf dans les TGV Est, toujours gérés par la Compagnie des wagons-lits). Motif : les vendeurs de la société Cremonini, qui gère le service de vente de nourriture et de boissons pour la SNCF, sont en grève. C'est le troisième mouvement depuis la reprise du marché par la société italienne le 1er mars dernier.

Ruptures de stocks et mauvaise gestion

Les vendeurs des voitures-bars des TGV sont prêts à une grève de longue durée. A la hauteur de leur ras-le-bol. Premier reproche contre leur nouveau patron : les ruptures de stocks continuelles. Ils pointent du doigt la nouvelle carte, selon eux, pas du tout adaptée : trop de produits différents alors qu'il n'y a pas beaucoup de place dans la voiture-bar, et des produits souvent absents. Les salariés dénoncent aussi la chute des ventes (- 30 % d'après les syndicats), le manque d'organisation et la politique d'achat à bas prix de Cremonini, qui oblige à acheter du volume et conduit donc les vendeurs à jeter pas mal de nourriture à la poubelle. Résultat : les usagers de la SNCF boudent les voitures-bars et la rémunération à la commission des vendeurs est en baisse.

« Toujours plus, pour gagner moins : ça passe plus ! »

Sébastien, vendeur dans les voitures-bars depuis 5 ans, est visiblement à bout de nerfs : « en ce moment, c'est le gros bordel : on n'a pas de produits, on ne peut rien faire. Ils veulent réduire les tiroirs pour gagner de la place, alors ils mettent 2-3 sandwichs par ci par là. Donc on ne peut pas faire de chiffre. Et après ils nous demandent : comment ça se fait que tu ne fais pas de chiffre ? Pour eux, c'est que ça : oseille, oseille, oseille ! Mais ils ne nous donnent pas les moyens. C'est toujours plus, pour gagner moins : non, ça, ça passe plus. »
Un syndicaliste dénonce aussi la guerre des coûts : « le café à 2,10 euros c'est sympa pour le client, mais pour compenser la baisse de 30 centimes, il faudrait en vendre beaucoup plus et ça, c'est physiquement impossible parce qu'un trajet en train, ça n'est pas extensible ! »

De son côté, la direction assure que les ventes n'ont baissé que de 5%. Quant à la SNCF, elle ne s'exprime pas, jugeant que cette grève concerne uniquement Cremonini et ses salariés.

La rédaction, avec Yann Abback