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Pass Rail: le ministre des Transports espère le lancer pour les jeunes cet été

D'abord annoncé comme un forfait illimité pour tous, le Pass Rail sera finalement très encadré. Un choix de raison, selon le ministre des Transports, Patrice Vergriete.

Annoncé, confirmé, soutenu par Emmanuel Macron, le Pass Rail qui devait permettre de prendre en illimité les TER et Intercités partout en France et pour tous, avec un forfait mensuel unique, facturé autour de 49 euros par mois a finalement été enterré.

Le nouveau ministre des Transports, Patrice Vergriete a drastiquement réduit les ambitions de cet abonnement censé encore plus doper l'usage du train. L'idée, une expérimentation ciblée sur les jeunes et sur la période estivale sur les réseaux TER et intercités.

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Manu conso : Pourquoi le Pass Rail a-t-il été enterré ? - 11/03
2:29

Cette décision apparaît finalement comme un choix pragmatique, car l'instauration d'un tel pass pour tous et tout le temps est extrêmement coûteuse et complexe.

"Les régions souhaitent avancer prudemment sur cette question parce qu'effectivement le coût est extrêmement important. Donc, on a souhaité faire une expérimentation, peut-être déjà dès cet été, avec un Pass Rail qui sera ciblé sur les jeunes et sur les deux mois d'été", a expliqué le ministre à France Bleu.

A la Voix du Nord, il précise: "Quand je discute avec les Régions, je vois qu'elles n'ont pas du tout envie pour des raisons de coûts, de systèmes de tarifications existants. Il faut respecter les élus locaux", ajoute-t-il.

Première étape

"Donc faisons une première étape, proposons un dispositif à destination des jeunes pour juillet et août à 49 euros sur le modèle allemand. Ce mardi, on fait une visio avec Carole Delga (présidente de Régions de France) pour trouver un accord. Il faut prendre une décision cette semaine pour que le pass soit en vigueur cet été".

Et d'ajouter: "je vais faire tout mon possible pour que ce dispositif soit pérennisé. Après, pourra-t-on étendre le pass à toute l'année pour les jeunes? Ca sera la deuxième étape".

Même à périmètre réduit, concevoir une telle offre est compliqué et le ministre le sait.

"Les régions ont la responsabilité des TER. L'État a la responsabilité de ce qu'on appelle les Intercités, quand ça dépasse finalement le périmètre d'une région. Et donc on va discuter aussi du tarif avec les régions. Bien entendu, il faut faire ça en accord avec elles. La France est décentralisée, il faut respecter les régions. Il faut un accord avec l'ensemble des régions. Avoir un accord avec la moitié seulement, ça n'aurait pas de sens", dit-il.

Chaque région gère en effet ses TER de manière indépendante (horaires, tarifications, abonnements...), le réseau régional apparaît donc comme un mille-feuille assez hermétique et difficile à interconnecter.

Patrice Vergriete s'inquiète également à juste titre de la conséquence d'une telle offre sur le réseau avec un bond de l'usage comme en Allemagne.

"Quand les Allemands ont mis en place le pass rail, la demande a explosé. Mais l'offre n'était pas forcément là. Donc on a vu des trains bondés, des difficultés. Il faut qu'on sache s'adapter à nos spécificités et surtout tirer les leçons de ce qui n'a pas marché en Allemagne", propose le ministre.

Franck Dhersin, sénateur du Nord (UC) estime d'ailleurs qu'il manquerait au moins douze rames de TER pour gérer l'affluence suscitée par le pass. Soit un investissement impossible à supporter aujourd'hui, surtout avec des recettes en baisse.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business