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Paris-Chambéry, Paris-Nancy, Paris-La Rochelle... La SNCF dément vouloir réduire son offre de TGV

Selon Le Parisien, la compagnie ferroviaire chercherait à réduire le poids des lignes à grande vitesse déficitaires, notamment pour pouvoir assurer sa lourde contribution à la régénération du réseau et sauvegarder sa rentabilité.

Si la SNCF a bouclé une nouvelle année record en 2023 avec 122 millions de voyageurs empruntant ses TGV en France, peu de ces lignes à grande vitesse (entre un tiers et la moitié selon les sources) sont effectivement rentables en moyenne sur une année.

Si l'axe Paris-Lyon est ainsi considéré comme une véritable vache à lait, d'autres sont déficitaires, la demande étant inférieure à l'offre. Pour autant, l'opérateur explique depuis toujours avoir trouvé un équilibre économique entre ces lignes pour assurer sa couverture du territoire, c’est ce qu'on appelle "le phénomène de péréquation".

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Le problème n'est pas nouveau. Le TGV s'est développé en France à toute vitesse, parfois sous la pression de certaines collectivités et parfois au mépris du bon sens économique.

Problème, 2024 et les prochaines années s'annoncent financièrement douloureuses pour l'opérateur. Il doit encaisser la hausse de 8% des péages exigée par SNCF Réseau mais aussi et surtout participer à la régénération du réseau ferré, chiffré à 1,5 milliard d’euros supplémentaires, par an à travers un fond de concours jusqu'en 2017 alimenté par les bénéfices de SNCF Voyageurs.

Forte augmentation des coûts

Outre une augmentation du prix des billets des TGV qui sera annoncée très prochainement, "c'est sur notre marge que l'on va prendre", expliquait il y a quelques jours Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, qui mise également sur une nouvelle augmentation du trafic pour compenser.

Mais ça ne suffira peut-être pas. Selon un document interne consulté par Le Parisien, la compagnie ferroviaire chercherait à réduire le poids des lignes à grande vitesse déficitaires, soit l'"optimisation des dessertes" afin de sauvegarder sa rentabilité et assurer ces nombreux financements.

Cette optimisation se traduirait par moins d'arrêts (notamment sur les tronçons qui ne sont pas à grande vitesse), ou moins de fréquence quotidienne.

Plusieurs lignes seraient concernées:

  • Paris-Arras,
  • Paris-Dijon,
  • Paris-Chambéry,
  • Paris-Metz-Nancy,
  • Paris-Grenoble,
  • Paris-Annecy,
  • Paris-Reims
  • Paris-La Rochelle.

Toujours selon nos confrères, la SNCF pourrait, pour maintenir l'offre actuelle sur ces lignes, demander une participation financière aux collectivités locales ou les régions qui rappelons-le financent déjà l'offre de TER.

Ou faire de certains de ces TGV des trains d'équilibre du territoire (à l'image des Intercités) qui sont eux financés par l'Etat. Ou les remplacer par des Ouigo, bien plus rentables (plus de trains et plus de voyageurs embarqués).

Equilibre économique

Interrogé, "SNCF Voyageurs dément avoir engagé le moindre projet de réduction globale des dessertes TGV ou d’arrêt de destinations. Aucun projet de la sorte n’a d’ailleurs été soumis dans les instances de l’entreprise", peut-on lire dans un communiqué.

Néanmoins, la compagnie précise "qu''il est de la responsabilité de toute entreprise d’avoir en permanence des réflexions prospectives sur l’avenir à 10 ou 20 ans de notre offre au regard de l’évolution du marché et de l’arrivée de la concurrence".

Pour autant, "nous assurons depuis toujours un équilibre économique entre les liaisons TGV bénéficiaires et celles déficitaires afin d’assurer une desserte de tous les territoires, et il n’est pas question de remettre en cause cet équilibre", souligne l'opérateur.

De son côté, Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (en l'absence de ministre des Transports) a également démenti tout projet dans ce sens.

"Il n’y a aucune suppression de lignes TGV envisagée. Juste aucune. Bien au contraire les projets avancent", écrit-il sur X (ex-Twitter).

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business