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Transports

Mini motos, maxi danger

L'utilisation des mini motos ne peut se faire que sur ciruit ou terrains privés

L'utilisation des mini motos ne peut se faire que sur ciruit ou terrains privés - -

Petites et rapides, souvent dangereuses et non homologuées, les mini motos alimentent la polémique jusque dans les allées du Mondial du 2 roues.

Elles font du bruit, elles sont dangereuses. Mais jusqu’à présent, personne ne disait trop rien sur les mini motos. Un incident récent a changé la donne et mis à jour les dangers d’une utilisation irresponsable. Bref rappel des faits : mi-septembre en Essonne, deux enfants de 3 et 7 ans à mini moto, percutent un quad. Bilan, un coma temporaire pour l’un des deux enfants. Après enquête, il s’avère que ce n’est pas la première fois qu’une mini moto est impliquée dans un accident grave. Les langues se délient et la mobilisation s’organise. En Seine-Saint-Denis, 23 élus ont envoyé une lettre au préfet du département dénonçant les nuisances et les dangers des mini motos. Ils demandent un renforcement et une clarification de la réglementation. Le préfet de Seine-Saint-Denis a écouté ces requêtes en prenant dans ce département (le plus touché par ce phénomène) un premier train de mesures. 

Les mesures prises dans les Hauts-de-Seine (92)
>Renforcement des opérations de police (les mini motos sont interdites en villes) avec saisie des mini motos arrêtées sur la voie publique.
>Enquête de la concurrence et des prix chez les distributeurs (homologations pirates)
>Réflexion sur une éventuelle interdiction d’importation et de vente des mini motos.
>Création d’un comité de pilotage chargé d’évaluer la situation tous les 3 mois.

A l’origine, un outil pour les pros
Il y a différents types de mini motos. On les appelle aussi pit bikes (appellation américaine) ou pocket bikes. Ces pit-bikes sont de petites motos destinées, à l’origine, à l’entrainement des jeunes pilotes. Elles étaient construites pour et par des professionnels. Les pilotes s’entrainaient sur circuits et terrains privés, pour avoir de nouvelles sensations (Valentino Rossi, septuple champion du Monde GP est un ancien champion de mini moto). Très vite, les modèles se sont diversifiés. Et les usagers se sont multipliés.

Beaucoup de modèles, à tous les prix
Aujourd’hui on trouve de tout. Une mini moto à monter soi-même, de fabrication chinoise (donc de très bas de gamme) coûte environ 300 euros. Les modèles les plus fiables, produits par des fabricants reconnus (japonais pour la plupart) peuvent atteindre plus de 1500 euros. Le gabarit, la qualité des pièces, le châssis et la puissance font toute la différence. On estime entre 20 000 et 100 000 le nombre de mini motos en France. Un chiffre fluctuant étant donné la difficulté de comptabiliser toutes les ventes sur Internet et dans les grandes surfaces. La cylindrée varie de 30 à 125 cm³ et la hauteur de selle est comprise entre 50 et 80 cm. Peu maniables, elles demandent souvent une prise en main, voire même une formation puisqu’elles peuvent atteindre, pour les plus puissantes, 100km/heure. Et bien sûr il est impératif de porter les protections adaptées (casques et genouillères). Il faut enfin prendre en compte le fait que certains modèles, normalement réservés aux enfants, sont parfois utilisés par des adultes. Les fourches ne peuvent pas tenir le coup, les suspensions s’usent rapidement. Les risques d’accidents augmentent.

Interdites en ville
Les mini motos ne nécessitent pas de permis de conduire et ne sont pas homologuées. Donc elles sont non assurables. Et pour cause : leur utilisation doit se faire exclusivement sur circuit ou terrain de cross privé. Il est interdit d’en faire sur la voie publique, les parkings, et les agglomérations (c’est passible d’une amende de cinquième classe de 1500 euros). Un engin de 50 cm entre deux voitures à un feu rouge… piétons, conducteurs, personne ne le voit ! Des petits bolides, en centre ville, avec des pilotes sans formation, ni protection… La dérive est là.

A suivre : Les journées nationales de la Sécurité routière.La 8ème Semaine de la sécurité routière se déroulera du 15 au 22 octobre 2007. Elle aura pour thème central le partage de l’espace de circulation entre les différents usagers. Inscrit comme une priorité du gouvernement, ces journées auront pour but de sensibiliser la population aux dangers de la route, que se soit en voiture, vélo, camion, deux roues. Dans un second temps, les préfectures de Police s’impliqueront dans différentes actions de prévention pour sensibiliser le public au respect des autres sur la route.

Stanislas Bertin et Fabien Crombé