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Transports

Métro, RER : les transports parisiens débordent

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Retards, lignes saturées, incidents, malaises : les transports franciliens craquent, les conditions s’aggravent d’année en année. Exemple avec le RER A.

Le phénomène est en constante augmentation : les transports parisiens saturent et certaines lignes n'arrivent plus à absorber le flot de voyageurs aux heures de pointe. Les exemples sont nombreux, avec une ligne 13 du métro qui atteint « 116% de taux de charge » entre certaines stations, ou le RER D dont le trafic a augmenté de 40% ces 9 dernières années.

Grand symbole de cette crise, le RER A, qui traverse l'Ile-de-France d'Est en Ouest, 76 kilomètres de long, 45 gares, passant notamment par La Défense, Marne-La-Vallée et son parc Eurodisney, ou encore Châtelet-les-Halles au cœur de Paris. Le RER A est la troisième ligne la plus chargée au monde, avec 286 millions de voyageurs en 2007. Son trafic est très nette augmentation ces dernières années : alors qu'en 2003 elle n'avait dépassé le million de voyageurs par jour qu'une seule fois, ce chiffre a été atteint 158 fois en 2007 !

Jean-Paul Huchon, président de la Région, tire la sonnette d'alarme

Qui dit augmentation du trafic, dit dégradation des conditions de transport et multiplication des incidents et des retards. En effet, ce phénomène n'est pas simplement dénoncé par les associations de voyageurs, mais par le président de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon lui-même qui le XX avril dernier se fendait d'un communiqué : « Le RER A enregistre de plus en plus des retards récurrents, pour l'essentiel à l'heure de pointe du matin, retards liés le plus souvent à des dysfonctionnements des installations fixes tels que les aiguillages, la signalisation. La situation est d'autant plus inquiétante que sa fréquentation connaît une augmentation constante ».

« Le mercredi 22 août, seul RER à l'heure de l'année »

Excédé par ces retards, un utilisateur régulier du RER A a publié sous le pseudo Maresthil sur le site blogencommun.fr des graphiques tirés du chronométrage de ses trajets quotidiens sur la ligne. Il en tire les conclusions suivantes : « Si le matin le trafic est 7 fois sur 10 perturbé, le soir il est 7 fois sur 10 satisfaisant. En moyenne la durée du trajet est allongée de 27% ( 35% le matin et 18% le soir). Cette donnée est un peu biaisée, car je suis plus systématiquement dans les heures de pointes le matin. Au global, sur une année, ce sont plus de 67 heures de retard passées à fulminer dans le RER. Mon plus grand motif d'insatisfaction réside dans l'absence quasi généralisée de communication sur incident. Un clin d'oeil particulier au conducteur qui a fait rigoler toute la rame en annonçant au micro « c'est le bordel, comme d'habitude ». Le mercredi 22 août 2007, le RER de 8h22 a mis exactement les 35 minutes prévues : merci à lui, ce fut le seul de l'année. Le mardi 4 septembre, parti tôt à 18h39, j'ai mis 02h09 au lieu des 34 minutes prévues ».

Ainsi, l'association des usagers des transports en Ile de France a donc lancé hier une grande pétition sur Internet et dans les gares, jusqu'au mois de juin, pour améliorer les conditions des voyageurs. Son vice-président, Yves Boutry, invité dans les GG, a témoigné de l'exaspération des usagers : « Actuellement, la fréquentation et le nombre d'incidents augmente, elle devient assez difficile aux heures de pointe. Ca s'est dégradé depuis 3 ans, on ne peut plus savoir combien de temps on va mettre le matin. Le moindre malaise, c'est 30 à 45 minutes de retard ».

Quelles solutions ?

Alors que la RATP promet de passer de 24 à 27 trains par heure d'ici la fin 2008, Yves Boutry pointe plutôt un « problème de capacité des rames ». C'est pourquoi il demande de faire passer toutes les rames « à deux étages », alors que seulement un quart des trains actuellement en circulation sur la ligne sont à deux étages.

La rédaction-Les Grandes Gueules