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Les autoroutes très sûres, le reste du réseau à revoir

Les autoroutes françaises sont parmi les plus sûres d'Europe mais de gros efforts restent à faire pour sécuriser le reste du réseau, selon une étude européenne réalisée sur des échantillons de voiries. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

Les autoroutes françaises sont parmi les plus sûres d'Europe mais de gros efforts restent à faire pour sécuriser le reste du réseau, selon une étude européenne réalisée sur des échantillons de voiries. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -

par Gilbert Reilhac STRASBOURG - Les autoroutes françaises sont parmi les plus sûres d'Europe mais de gros efforts restent à faire pour sécuriser le...

par Gilbert Reilhac

STRASBOURG (Reuters) - Les autoroutes françaises sont parmi les plus sûres d'Europe mais de gros efforts restent à faire pour sécuriser le reste du réseau, selon une étude européenne réalisée sur des échantillons de voiries.

"Le niveau de sécurité de nos autoroutes est le meilleur d'Europe", a assuré mardi Roger Braun, directeur général de L'Automobile club - Association française des automobilistes -, partie prenante à l'étude menée par le consortium européen EuroRAP et présentée à Strasbourg.

Quelque 98% du réseau autoroutier étudié obtient quatre étoiles sur cinq. La cinquième étoile est encore rare car surtout prévue, selon les concepteurs de l'étude, pour prendre en compte les technologies futures de gestion des risques.

Une étude similaire portant sur les autoroutes belges et luxembourgeoises avait accordé quatre étoiles à 78% du réseau.

Accueillant 25% du trafic, les autoroutes françaises n'enregistrent que 5% des accidents mortels mais, sur les voies à double sens de circulation, seul un tiers du réseau atteint la moyenne, soit au moins trois étoiles.

Environ 15% des voies à double circulation n'obtiennent qu'une étoile, ce qui correspond à un niveau de "risque élevé".

Selon EuroRAP, de précédentes études ont montré qu'une étoile de moins dans la classification correspondait à un doublement du taux de mortalité.

A l'instar du programme européen de crash-tests destiné à évaluer la sécurité des véhicules baptisé EuroNCAP, le programme européen de certification des routes EuroRAP analyse la sécurité des infrastructures routières.

Cette première étude concernant la France ne porte que sur 4.300 kilomètres de bitume alors qu'un million de kilomètres traversent la France.

TROIS PARCOURS-TYPES

Elle a été réalisée à la demande et avec un cofinancement des Pays-Bas et de la Belgique, soucieux d'évaluer dans quelles conditions nombre de leurs ressortissant partent chaque année chercher le soleil en France, en Espagne ou en Italie.

En 2008, la France se classait au 12e rang des pays de l'OCDE pour le nombre de tués sur les routes avec 6,9 morts pour 100.000 habitants, selon l'Irtad, la base de données internationale sur les accidents de la route.

Elle se situait au 8e rang parmi les pays d'Europe de l'ouest, derrière la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Suisse et les Pays-Bas, à égalité avec l'Espagne mais devant la Belgique et l'Italie.

Cette fois, l'étude a porté sur trois types de parcours représentatifs de ceux qu'empruntent les touristes d'Europe du Nord: un trajet 100% autoroute entre Bruxelles et Barcelone par la Vallée du Rhône, un second itinéraire par des routes "d'intérêt touristique", via Orléans et Mont-de-Marsan, et un troisième parcours sur 1.406 kilomètres de routes provençales.

L'attribution des étoiles résulte d'une synthèse entre plusieurs paramètres: chaussée, signalisation, vitesse autorisée, accotements ou présence de barrières de sécurité.

Pour mener ses inspections, EuroRAP utilise des camionnettes équipées de plusieurs caméras qui enregistrent une vue panoramique de la route à raison d'une image tous les 10 mètres.

Les images sont ensuite analysées puis comparées avec les données de l'accidentologie mais ces dernières n'ont pas été prises en compte dans l'étude présentée mardi.

Les autorités françaises n'ont en effet pas été en mesure de les fournir à EuroRAP.

L'Automobile club a donc envoyé l'étude à Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports, en lui demandant son appui "pour que la France, en fournissant les données techniques nécessaires, rejoigne officiellement le projet EuroRAP".

Edité par Yves Clarisse