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Le tunnel sous la Manche prêt à recevoir la concurrence

Getlink qui exploite le tunnel annonce une évolution technique qui doit permettre d'y faire passer plus de trains et pas seulement ceux d'Eurostar.

C'est une étape importante pour l'activité dans le tunnel sous la Manche. Son exploitant, le groupe Getlink, a annoncé mardi la mise en service d'un nouvel équipement améliorant la stabilité de son réseau électrique, ce qui permettra d'augmenter le nombre de trains passant dans le tunnel. Montant de l'investissement: 45 millions d'euros.

Eurotunnel, la division historique de Getlink chargée du tunnel, va pouvoir faire circuler jusqu'à huit trains par sens en même temps entre la France et l'Angleterre, soit 1000 trains par jour, contre six trains par sens en même temps jusqu'à présent, a précisé Getlink dans un communiqué.

Surtout, cette évolution va permettre à la concurrence de s'installer afin d'attaquer le monopole d'Eurostar, l'opérateur de transport de passagers, une filiale de la SNCF.

L'espagnol Renfe a affiché son intérêt

Getlink souhaite depuis longtemps attirer davantage d'opérateurs ferroviaires dans le tunnel, actuellement également emprunté par des trains de fret et ses propres navettes transportant des camions et des voitures.

A quel horizon? Sur BFM Business, Jacques Gounon, président de Getlink, estimait en avril dernier qu'un nouvel opérateur pourrait se lancer "dans 3 à 5 ans", les process étant long dans le ferroviaire. Il s'agit d'abord d'obtenir les autorisations nécessaires et ensuite seulement acheter le matériel roulant (qui se fait rare en ce moment).

Quel serait cet opérateur? "Eurostar fait du très bon travail mais un certain nombre d'investisseurs sont prêts, si on leur donne le cadre juridique qui le permet, à acheter des rames pour les prêter ensuite à un opérateur", expliquait-il sans donner de nom.

Du côté des transporteurs historiques, l'espagnol Renfe a déjà affiché ses ambitions. "Renfe est une entité publique qui n'a pas besoin de se faire acheter du matériel par des investisseurs privés", explique le dirigeant.

Interrogé par BFM Business, Getlink n'a pas retourné nos demandes de commentaires supplémentaires.

Olivier Chicheportiche avec AFP