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Le scanner corporel débarque à Roissy

Atteinte à la dignité des personnes vs efficacité pour la sécurité aérienne...

Atteinte à la dignité des personnes vs efficacité pour la sécurité aérienne... - -

Bientôt tous nus à l'aéroport ? Testé à partir de ce lundi à l'aéroport de Roissy, le scanner corporel suscite déjà polémique et interrogations.

Ce lundi 22 février, l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle s'équipe d'un scanner corporel. Une mesure pour renforcer la sécurité aérienne après l'attentat manqué à Noël dernier contre le vol Amsterdam-Détroit. Atteinte à la dignité des personnes versus efficacité pour la sécurité... ce nouveau dispositif fait déjà débat. Quelques précisions s'imposent, notamment sur ce qui va changer concrètement pour les passagers.

« Ceintures, couteaux, montres... apparaîtront en noir »

Plus la peine d'enlever ses chaussures, sa ceinture ou sa montre. Ce scanner à « ondes millimétriques » détecte « tout objet qui n'est pas constitué d'eau ». Non seulement les masses « métalliques », mais aussi les matières « explosives », comme par exemple la poudre qui avait été utilisée lors de l'attentat manqué sur le vol Amsterdam-Détroit. Comme l'explique Christophe Naudin, chercheur à l'Université Paris II, qui travaille au département « Menaces criminelles contemporaines » : « Nos corps étant faits à 85% d'eau, toute matière qui ne sera pas de l'eau sera assombrie. Un corps sera blanc et toutes les parties extracorporelles - ceinture, couteau, montre... - sera en noir. Une lecture binaire qui permettra immédiatement de détecter toute matière n'appartenant pas au corps. »

Pas de floutage des parties intimes et du visage

Les deux agents chargés de contrôler les images sont installés dans une cabine éloignée du scanner. Autrement dit, ils ne voient pas les passagers et préviennent les autres agents par radio, en cas d'anomalie. Pour des raisons d'intimité, ce sont des hommes qui regardent les images des hommes, et des femmes, celles des femmes. En revanche, il n'y a pas de floutage des zones génitales ou du visage, contrairement à ce que demande la Commission nationale de l'informatique et des libertés.
A noter que ce contrôle au scanner n'est pas obligatoire et qu'il ne concerne que les passagers des vols à destination des Etats-Unis, qui peuvent toujours lui préférer... la palpation manuelle.

La rédaction, avec Jonathan Landais