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La SNCF renonce à un fichage «ethnique» des délinquants

La SNCF a retiré de la circulation des fiches permettant à ses agents de sécurité de signaler les délinquants ferroviaires en fonction de leur origine ethnique.

La SNCF a retiré de la circulation des fiches permettant à ses agents de sécurité de signaler les délinquants ferroviaires en fonction de leur origine ethnique. - -

Une fiche de signalement crée la polémique à la SNCF. Distribuée il y a peu à ses agents, elle fichait les auteurs d'agressions ou d'actes d'incivilités dans les trains, en fonction notamment, de leur origine ethnique. Elle vient d'être retirée.

Une fiche de signalement crée la polémique à la SNCF. Distribuée il y a peu à ses agents, elle fichait les auteurs d'agressions ou d'actes d'incivilités dans les trains, en fonction notamment, de leur origine ethnique.
La taille de la personne, son sexe, sa tranche d'âge, pouvait y être consignée. Mais aussi, et surtout, son « type ». Sur la fiche, 7 propositions : européen, africain, nord africain, asiatique, latino américain, gitan, pays de l'Est. Des informations qui étaient destinées, ensuite, à la police ferroviaire « dans un contexte particulier de vols et d'agressions sur la ligne Aix-Marseille », explique la SNCF.

De nombreux contrôleurs ont refusé de compléter le document litigieux. Les syndicats se sont indignés. Et face au tollé, la SNCF a décidé de retirer cette fiche ce mercredi. L'entreprise parle de méprise. Selon elle, il s'agissait de recueillir le plus d'éléments pour interpeller les agresseurs le plus rapidement possible, et pas de constituer un fichier ni faire des statistiques à caractère ethniques.

« L’entreprise n’a pas été capable de nous dire » à quoi ça servait

Daniel Tourlan, responsable CGT Cheminots sur la région PACA, s’étonne de la circulation d’un tel document au sein de la SNCF, alors même que la police nationale n’est pas en droit de consigner ce type de renseignements lors de ses contrôles. « Qu’on ait une description plus ou moins précise, c’est une chose. Qu’on le fasse à partir de critères ethniques nous semble pour le moins contestable. Surtout que le ministre Monsieur Hortefeux avait dit qu’il n’y avait aucun recensement en la matière fait par la police nationale. Ce qui nous a un peu surpris quand on a vu ce papier. Ça peut aussi servir de recensement de forme de délinquance en fonction des origines ethniques des personnes. Surtout qu’on n’avait aucun renseignement sur ce à quoi il servait. L’entreprise n’a pas été capable de nous le dire. »

bourdinandco - avec Aurélia Manoli