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Jets privés: le patron d'Aéroports de Paris assure que 10% des vols décollant du Bourget sont "médicaux"

Le président-directeur général du groupe Aéroports de Paris (ADP), Augustin de Romanet, a assuré ce vendredi matin que 10% des vols de jets privés à l'aéroport du Bourget étaient "des vols médicaux".

Faut-il interdire les jets privés? Pointés du doigt pour leur bilan carbone, le débat sur la régulation des vols de jets privés a surgi en plein milieu de l'été. "Tous les débats sont légitimes", a reconnu ce vendredi matin sur BFM Business le président-directeur général du groupe Aéroports de Paris (ADP), Augustin de Romanet, appelant toutefois à nuancer la question. ADP exploite l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, d'où partent une grande partie de ses vols en France.

"Lorsque l'on parle de ces jets qui ne sont pas des jets commerciaux quelconques, ce sont pour 85% des jets qui circulent pour affaires ou pour transport d'organes: 10% des vols du Bourget sont des vols médicaux", a souligné Augustin de Romanet.

Par ailleurs, pour le patron des aéroports parisiens, "le secteur de l'aviation d'affaires est potentiellement très en avance sur la décarbonation". "Dès à présent, à l'aéroport du Bourget, nous avons deux exploitants pétroliers qui livrent [...] du carburant qui comprend 30% de biocarburant, sachant que pour la plupart des compagnies commerciales du monde c'est entre 0,2% et 0,5%". Ce biocarburant "est produit à partir d'un procédé relativement frustre" qui "utilise de l'huile de cuisson", a-t-il précisé.

Biocarburant

"Aujourd'hui, si le gouvernement le souhaitait, il pourrait inciter les utilisateurs d'avions d'affaires à mettre beaucoup plus de biocarburant", a assuré Augustin de Romanet. Mais, a-t-il ajouté, l'utilisation de biocarburant reste encore plus chère aujourd'hui qu'un carburant classique et les volumes ne sont pas forcément suffisants pour servir tout le monde dans le secteur aérien. "En réalité, nous sommes au début de la décarbonation du secteur aérien", a noté le dirigeant.

"Traditionnellement, les pétroliers disaient [qu'ils] ne pouvaient pas produire de carburant durable parce qu'il était trop cher et que la demande n'était pas là [...]. Le problème, aujourd'hui, c'est l'offre. Lorsque l'offre de biocarburant sera disponible, je ne connais pas de pouvoirs publics qui n'imposeraient pas cette intégration de biocarburant", a-t-il avancé.

Pour Augustin de Romanet, "c'est par ce biais-là qu'on peut utilement prendre ce débat" sur les jets privés.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV