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Transports

Intercités: la SNCF seule candidate pour deux lignes ouvertes à la concurrence

La SNCF seule candidate pour la reprise des lignes Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux

La SNCF seule candidate pour la reprise des lignes Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux - ERIC PIERMONT / AFP

Les opérateurs Arriva (groupe Deutsche Bahn), EuroRail et Transdev n'ont pas souhaité proposer d'offres face à la SNCF sur les lignes Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux.

La SNCF se retrouve seule candidate pour l'appel d'offres d'ouverture à la concurrence des trains Intercités Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux, ce qui a provoqué des réactions acerbes des syndicats de cheminots, SUD-Rail y voyant jeudi un "flop gouvernemental révélateur". Face à la SNCF, les opérateurs Arriva (groupe Deutsche Bahn), EuroRail et Transdev ont décidé de ne pas présenter d'offres, a-t-on appris de sources proches du dossier.

En annonçant dès janvier 2019 la mise en concurrence de ces deux liaisons, la ministre des Transports de l'époque, Elisabeth Borne, avait pourtant voulu montrer l'exemple. L'objectif était d'avoir un nouvel exploitant en 2022. Mais le processus a pris du retard et la pandémie de coronavirus -qui a asséché les finances des opérateurs- a amené les rivaux potentiels de la SNCF à préférer l'ouverture à la concurrence des TER, en invoquant dossiers trop imprécis, garanties insuffisantes de l'État ou travaux à venir sur les voies, remarque-t-on dans la profession.

"Premier échec retentissant"

Sollicité par l'AFP, le ministère des Transports n'avait pas répondu jeudi, alors que l'on s'interroge sur la suite: le gouvernement va-t-il déclarer l'appel d'offres infructueux ou poursuivre le processus avec la seule SNCF? Pour SUD-Rail, c'est "un flop gouvernemental révélateur", qui "démontre" que la SNCF est la "mieux placée pour assurer le service public ferroviaire au service des usagers et de l'aménagement du territoire". "Les opérateurs privés en quête de profits ne se positionnent, eux, que sur des trafics rentables avec un niveau d'argent public garanti", pointe le syndicat.

Désormais, "le gouvernement s'apprête à déclarer l'appel d'offres 'infructueux' et à renvoyer à plus tard l'ouverture à la concurrence" de ces lignes, écrit SUD-Rail dans un communiqué, en réclamant que "ces trafics restent durablement affectés à la SNCF, pas à une filiale, pas une entreprise privée". Dans un tract, la CGT-Cheminots estime aussi qu'"il faut tirer toutes les leçons" de ce "premier échec retentissant", "arrêter la libéralisation, utiliser les ressources publiques pour financer le développement du service offert aux usagers".

Les deux lignes "doivent être attribuées directement à la SNCF", réclame le syndicat, pour qui "les opérateurs alternatifs en quête de profits ne se positionnent que sur des trafics rentables et générateurs de cash". La CFDT-Cheminots, elle, demande "instamment à l'Etat" que ces lignes soient exploitées "en direct par SNCF Voyageurs", "seul opérateur" capable de "maintenir le service". "Une filiale du Groupe SNCF créée à cet effet serait une mauvaise solution", affirme-t-elle.

P.L. avec AFP