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TER: ces régions qui s'activent pour préparer l'arrivée de concurrents à la SNCF

La mise en concurrence de la SNCF avec d'autres opérateurs ferroviaires commencera par les trains régionaux, les régions ayant la possibilité de lancer des appels d'offres depuis décembre 2019.

La mise en concurrence de la SNCF avec d'autres opérateurs ferroviaires commencera par les trains régionaux, les régions ayant la possibilité de lancer des appels d'offres depuis décembre 2019. - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

La région Provence-Alpes-Côte d'Azur et les Hauts-de-France en tête, cinq régions sont en pointe dans la mise en concurrence de leurs lignes de train régionales, en commençant par quelques tronçons ferroviaires.

Certaines régions préparent activement l'arrivée de la concurrence sur leurs réseaux. Depuis le mardi 3 décembre 2019, les régions qui le désirent peuvent organiser des appels d'offres pour confier une partie de leurs lignes de TER à un transporteur privé autre que la SNCF.

Les premiers "TER de la concurrence" ne rouleront pas avant fin 2022

Quoiqu'il en soit, les premiers "TER de la concurrence" ne devraient pas rouler dans les régions avant la fin 2022, compte tenu des délais nécessaires pour la réponse à l'appel d'offres, le dépouillement, la désignation du vainqueur et la préparation de la transition

Voici cinq régions qui se préparent à instiller une dose de concurrence sur leurs lignes régionales ferroviaires.

> Provence-Alpes-Côte-d'Azur

"Nous avons pu tenir le calendrier, même si nous avons eu quelques inquiétudes pour le dépôt des offres à la date du 31 mars comme prévu initialement", se réjouit le vice-président de la région PACA chargé des transports, Philippe Tabarot. La région met en concurrence la ligne Marseille-Toulon-Nice et "l'Etoile ferroviaire niçoise" -Les Arcs-Nice-Vintimille, Cannes-Grasse et Nice-Tende-, qui représentent près de la moitié de la fréquentation du réseau régional.

Cinq offres ont été déposées pour le premier lot et quatre pour le second, selon Philippe Tabarot. L'exécutif régional compte maintenant sélectionner trois finalistes en janvier 2021, puis choisir les vainqueurs en juillet 2021.

PACA veut voir rouler les premiers trains des futurs opérateurs à l'été 2025 pour Marseille-Toulon-Nice -avec du matériel neuf, payé par la région après avoir été choisi par l'exploitant- et en décembre 2024 pour le "lot de l'étoile ferroviaire niçoise".



> Hauts-de-France

Dans les Hauts-de-France, le conseil régional a choisi trois lots -sur dix- pour tester la concurrence, qui représentent 20% du réseau TER: l'étoile d'Amiens, l'étoile de Saint-Pol-sur-Ternoise dans le Pas-de-Calais, et Paris-Beauvais. Les appels d'offres doivent être lancés à l'automne, selon la région qui tablait à l'origine sur juillet. L'arrivée des nouveaux exploitants est attendue en 2023.

> Grand Est

La région Grand Est a identifié trois lots pour une mise en concurrence. L'appel d'offres du premier -des lignes qui partent de Strasbourg vers les Vosges- devait être lancé avant l'été pour un début d'exploitation fin 2022. Les opérateurs potentiellement intéressés contactés par l'AFP ne l'attendent plus avant la fin de l'année.

Pour le deuxième lot, la région veut expérimenter un partenariat public-privé (PPP) comprenant la remise en état, la maintenance et l'exploitation de la ligne Nancy-Contrexéville, fermée depuis 2016. Un appel d'offres était envisagé avant la fin 2020 pour une réouverture vers 2024, mais le cadre législatif est encore trop flou.

Le troisième doit associer le Grand Est aux Länder allemands voisins pour rouvrir ou renforcer fin 2024 sept lignes transfrontalières vers Karlsruhe, Sarrebruck ou Trèves. L'exécutif régional n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP avant une visite du PDG de la SNCF mercredi.



> Pays-de-la-Loire

La région entend tester l'ouverture à la concurrence dans la région de Nantes avec deux lignes de tram-train -y compris la maintenance de l'infrastructure sur l'axe Nantes-Châteaubriant- et un bouquet de lignes appelé "Sud Loire", deux lots relativement isolés.

"Ca nous permet de lancer les choses. (...) Notre objectif, c'est d'augmenter l'offre TER et de créer de l'émulation au niveau de la qualité de service", explique le vice-président chargé des transports Roch Brancour, pour qui "il reste des marges de manoeuvres" même si la SNCF "a fait des progrès" des derniers temps. Il vise l'arrivée d'un nouvel opérateur "au plus tôt en 2024".

> Île-de-France

L'Ile-de-France est également concernée par l'ouverture à la concurrence, avec un calendrier particulier, que l'autorité organisatrice régionale souhaiterait accélérer. Pour l'heure, seules les lignes de trains de banlieue (Transilien) --H à U, T4 et T11-- sont concernées, l'idée étant de "lancer un premier appel d'offres début 2021" selon Laurent Probst, directeur général d'Ile-de-France Mobilités.

"On en aura au moins une début 2021, mais on n'a pas encore déterminé ni l'ordre ni le calendrier des lignes", dit-t-il, notant que le processus d'ouverture à la concurrence doit durer jusqu'en 2033. Un concurrent pourrait arriver en décembre 2023, selon lui.

F.B avec AFP