Grève SNCF: les cheminots mobilisés, le trafic très perturbé

Selon la direction de la SNCF, un tiers du personnel était en grève jeudi. Largement suivie par les conducteurs et les contrôleurs, elle a entraîné de fortes perturbations sur le trafic.

La grève à la SNCF contre la réforme ferroviaire a été largement suivie jeudi par les conducteurs et les contrôleurs. Si elle a entraîné de fortes perturbations dans le trafic, elle n'a toutefois pas entraîné de pagaille dans les gares.

Selon la direction de la SNCF, le taux de participation était de 33,2% pour l'ensemble du personnel, 68,6% pour les agents de conduite et 70,4% pour les contrôleurs. La CGT, premier syndicat des cheminots, a de son côté comptabilisé 47,3% de grévistes toutes catégories confondues et estimé dans un communiqué que "le gouvernement et la direction de l'entreprise ont reçu un sérieux avertissement".

La grève, lancée à l'appel des syndicats CGT, SUD Rail, Unsa, CFDT, FO et First doit prendre fin vendredi à 8 heures, avec un retour "progressif à la normale", selon les prévisions de la SNCF. Dans toutes les régions, le trafic était conforme aux prévisions avec quatre trains sur dix en moyenne.

Les TGV en province les plus affectés

En Ile-de-France, le trafic était très perturbé sur les lignes B et D du RER avec un train sur 3. Les interconnexions nord-sud n'étaient pas assurées Gare du Nord et Gare de Lyon. Pour les RER C et E, un train sur 2 roulait en moyenne et le service était "proche de la normale" sur le RER A.

Les TGV Sud-Est et province-province étaient les plus affectées avec un train sur 3 en moyenne. Pour le TGV Nord, 4 trains sur 10 circulaient et pour les lignes Atlantique et Est, le trafic était respectivement de un train sur 2 et 2 trains sur 3. Sur les "Intercités", 3 trains sur 10 circulaient et au niveau régional, le trafic était en moyenne de plus de 4 TER sur 10.

À l'international, le trafic est réduit vers la Suisse et l'Italie mais normal sur les autres lignes.

La réforme ferroviaire à l'origine du mouvement

À l'origine du mouvement, la réforme ferroviaire. Les syndicats estiment qu'une "réforme est nécessaire". Mais pour Gilbert Garrel, le secrétaire général de la CGT cheminots, celle du gouvernement est "plus faite pour répondre aux exigences libérales de Bruxelles que pour réunifier".

Se voulant rassurant, le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, a insisté jeudi sur le fait que le projet n'était "pas encore écrit" et ne visait pas à "la libéralisation" du rail. Il a rappelé qu'une telle réforme est "une urgence, parce que le système ferroviaire aujourd'hui est lesté de 32 milliards de dettes".

"Sans cette réforme, le système français irait dans le mur", a pour sa part déclaré mercredi le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, expliquant que la réunion de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF), qui gère l'infrastructure, doit "permettre de gagner considérablement en efficacité".

À LIRE AUSSI:

>> SNCF: les quatre axes de la réforme

>> Pourquoi les cheminots font-ils grève?

M. T. avec AFP