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Facture Autolib': "on ne la paiera pas", préviennent des maires de banlieue

Plusieurs élus de banlieue refusent de payer la facture de 235 millions d'euros réclamée par Bolloré après la fin d'Autolib'. Ils mettent en cause la mauvaise gestion de l'entreprise et les responsabilités de la mairie de Paris.

Bolloré a officiellement présenté la facture pour la fin d'Autolib'. Le groupe réclame 235 millions d'euros au Syndicat Autolib' Vélib' Métropole (SAVM) qui réunit 103 communes dont Paris. Cette facture est la conséquence d'une rupture anticipée du contrat Autolib' entre Bolloré et le SAVM, après des désaccords sur le paiement du déficit du service. 

Certains élus de communes du SAVM ne veulent pas entendre parler de cette facture désormais réclamée par le groupe Bollor. 

"On ne paiera pas", prévient sur BFM Paris Sylvain Berrios, maire LR de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne).

L'élu met en cause "la rupture brutale voulue par la mairie de Paris". Plusieurs maires de communes qui disposaient d'Autolib' s'en prennent ainsi à l'exécutif parisien. Ils reprochent à la mairie de Paris d'avoir été seule à la manoeuvre, la capitale étant majoritaire au sein du SAVM.

"Nous contestons le bien fondé de cette rupture par anticipation. Lorsque Bolloré nous a annoncé fin 2016 qu'il allait y avoir un déficit en 2017, le syndicat n'a rien proposé pour endiguer le déficit (...). Nous considérons que si nous avons quelque chose à payer, ce sera le responsable qui l'a décidé, c'est-à-dire la ville de Paris", explique le maire LR du Chesnay (Yvelines) Philippe Brillault. 

"Tout le monde s'est lavé les mains du sujet"

Ils mettent aussi en cause l'entreprise Bolloré et son "désinvestissement". "Les véhicules qui étaient proposés à tous les utilisateurs étaient quand même dans un état lamentable. A un moment donné forcément le service s'en ressent", souligne Sylvain Berrios.

"Dans ce dossier, tout le monde s'est lavé les mains du sujet pour arriver à un point de rupture qui, au fond, satisfait probablement la mairie de Paris et Monsieur Bolloré. D'un côté la mairie de Paris se libère du contrat sur les collectivités, de l'autre côté Monsieur Bolloré souhaite empocher 235 millions d'euros", poursuit le maire de Saint-Maur-des-Fossés. 

Le SAVM a de son côté fait savoir qu'il "contestera point par point cette facture, dont le mode de calcul n'est pas précisé ni assorti des justificatifs appropriés". Le Syndicat se réserve la possibilité "de faire valoir ses droits devant les tribunaux". 

Carole Blanchard