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Disparition du vol Rio-Paris : les causes possibles

Des experts analysent les pistes possibles pour expliquer cette catastrophe aérienne.

Des experts analysent les pistes possibles pour expliquer cette catastrophe aérienne. - -

Depuis la disparition du vol AF447 Rio-Paris lundi 1er juin, les hypothèses se succèdent pour tenter d'expliquer cette catastrophe aérienne. Précisions d'experts.

Mardi 2 juin, l'Airbus A330 d'Air France, reliant Rio de Janeiro au Brésil, à Paris, qui a disparu au-dessus de l'Atlantique avec 228 personnes à son bord, reste introuvable. Un avion de ligne brésilien a toutefois signalé des « points lumineux » à la surface de l'océan alors qu'il survolait la zone supposée de la disparition. Mais les appareils brésiliens, français et américain qui mènent des recherches depuis, n'ont rien trouvé. La météo, une défaillance technique, une bombe à bord.... Quelles pistes sont envisageables pour expliquer cette catastrophe ? Tout ce que l'on sait pour l'instant, c'est que l'avion a émis des messages automatiques signalant des pannes techniques. Et l'hypothèse d'un foudroiement dans une zone de fortes turbulences orageuses, avancée dans un premier temps par Air France, est mise en doute par les experts.

« La foudre n'est pas l'explication de base de la catastrophe »

Pierre Sparaco est membre de l'Académie de l'Air et de l'Espace, journaliste spécialiste en aéronautique civile et l'auteur de « Airbus, la véritable histoire ». Il ne croît pas à l'hypothèse de l'avion foudroyé : « l'orage et la foudre peuvent éventuellement être des éléments contributifs qui s'inscrivent quelque part dans ce que les enquêteurs appellent généralement "la séquence catastrophique d'événement". Mais les avions, qui plus est les avions modernes comme l'Airbus A330, sont remarquablement bien protégés contre la foudre. Et en aucun cas je n'y vois la possibilité de l'explication de base de la catastrophe ; certainement pas. »

Et Emmanuel Bocrie, ingénieur prévisionniste à Météo France et spécialiste des orages, de préciser : « En général dans les accidents aéronautiques, la météo n'est pas le facteur principal. C'est un facteur aggravant ; il faut qu'il se passe quelque chose d'autre et la météo va accentuer l'accident. Mais c'est rarement la météo au départ qui fait l'accident. »

« Un attentat est tout à fait possible »

Si les causes de cette catastrophe restent inconnues, les autorités françaises écartent pour l'heure l'hypothèse terroriste. Une piste « tout à fait possible » selon Jean Serrat, ancien commandant de bord : « bien sûr, les autorités ne veulent pas parler d'attentat ; ce que je comprends tout à fait ; seulement quand un avion disparaît en plein milieu de l'Atlantique, comme ça, d'un seul coup... Soit il a heurté un autre avion et on le saurait. Soit il y a une explosion d'un réservoir d'essence. Soit il est entré dans des turbulences absolument inimaginables et il s'est cassé en vol ; mais ça paraît tellement improbable. Soit ça peut être un attentat et une bombe à bord, c'est tout à fait possible. Je ne vois pas comment on pourrait affirmer ça, mais également ne pas le prendre en compte. »

Va-t-on retrouver les boîtes noires ?

Des avions de reconnaissance français et brésiliens ont été envoyés sur la zone où l'appareil a disparu. Une fois l'épave de l'avion localisée, il faudra mettre la main sur ses deux « boîtes noires ». Enregistrant les conversations dans le cockpit et les données du vol, elles émettent durant 30 jours. Mais rien ne garantit qu'elles puissent être retrouvées, comme l'explique Jean Serrat : « j'espère qu'on pourra les récupérer, pour savoir ce qui s'est passé et pour que plus jamais cela ne se reproduise. On a une idée assez précise de l'endroit où il a eu ses pépins et autour il y a un cercle d'à peu près 400-500 kilomètres. Il est quelque part dans ce cercle. C'est chercher une aiguille dans une botte de foin, mais on peut espérer qu'ils vont le retrouver. Après, s'ils retrouvent l'épave, est-ce que l'avion a coulé dans un endroit très profond ? S'il est à 5000 mètres de profondeur, aller chercher les boîtes noires me paraît particulièrement délicat. » Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, parle en effet d'une zone « grande comme 5 fois la France »...

La rédaction-Bourdin & Co