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Comment la SNCF muscle encore son offre Ouigo

L'opérateur entend capitaliser sur le succès de son offre low-cost avec de nouveaux services, de nouvelles lignes et de nouvelles rames.

On a récemment fêté les 40 ans de succès du TGV, mais une des autres réussites de la SNCF est certainement son offre à bas coût Ouigo. Lancée en 2013, elle a fait voyager plus de 70 millions de Français.

Aujourd'hui, la SNCF entend capitaliser sur ce succès et affiche des objectifs ambitieux. Il s'agit d'ici 2025 de générer 25% du trafic à grande vitesse en France, en accueillant 25 millions de clients par an dès 2023, soit près de 100 millions de voyageurs d’ici 2025.

Pour y parvenir, l'opérateur va déployer de nouveaux services, de nouvelles lignes et de nouvelles rames.

Ouigo+

Les services additionnels sont au coeur du modèle économique de Ouigo: bagage supplémentaire, Wi-Fi ou choix payant de son siège. "30% des clients Ouigo payent pour choisir leur place", nous indiquait en mai dernier Stéphane Rapebach, directeur général d ela marque.

La SNCF étoffe donc l'offre avec Ouigo+ qui inclut le choix de la place, le Wi-fi et un accès coupe-file au train. Il sera facturé 7 euros par adulte et sera gratuit pour les moins de 12 ans. Lancement le 6 octobre.

Côté destinations, Ouigo "proposera dès la fin d'année davantage de destinations. Certaines seront saisonnières et d'autres pérennes", annonce la SNCF. A partir de 2023, Ouigo proposera un aller-retour quotidien permettant de relier toute l’année Brest (via Saint-Brieuc, Guingamp et Morlaix) et Quimper au centre de Paris.

Toujours en direction de la côte Atlantique, une nouvelle ligne à destination de La Rochelle verra également le jour au départ du centre de Paris. La destination vers Perpignan sera ouverte de façon saisonnière à partir du second trimestre 2023 et ce, jusqu’en fin d’année.

On rappellera que la SNCF a par contre décidé de fermer la liaison Ouigo entre Paris et Nancy jugée pas assez rentable.

Plus de destinations en Espagne

En Espagne, après le succès de la ligne Barcelone-Madid lancée en mai dernier (500.000 voyageurs), la SNCF proposera des trains pour Valence au printemps 2022, puis Alicante. En 2023, devraient ouvrir Cordoue, Séville et Malaga.

Les futures liaisons de Ouigo en Espagne
Les futures liaisons de Ouigo en Espagne © SNCF

L'opérateur va également augmenter le nombre de rames en circulation, passant de 38 à 50. Ces 12 rames supplémentaires seront dotées d’une capacité supérieure.

Outre l'arrivée de ces nouvelles rames, tous les trains actuels feront l’objet d’une rénovation et d’un rafraichissement (nouveaux sièges, une prise électrique par passager, intégration d'espaces vélos...). Cette rénovation sera réalisée entre 2025 et 2027.

Le futur aménagement des trains Ouigo
Le futur aménagement des trains Ouigo © SNCF

Enfin, la SNCF veut lancer au printemps 2022 des trains grandes lignes classiques, roses, à bas prix (et à petite vitesse donc) sur Paris-Lyon et Paris-Nantes et vendus sous la marque Ouigo Vitesse Classique.

Autant d'initiatives qui doivent doper le trafic de la marque low-cost et briser également les velléités des opérateurs étrangers qui commencent à arriver sur le réseau à grande vitesse français.

En octobre, Thello devrait lancer son TGV entre Paris, Lyon et Milan. C'est la première fois que la SNCF sera concurrencée en France sur la grande vitesse. Pour commencer, deux rames quotidiennes effectueront la liaison à 300 km/h entre la capitale et Lyon puis à 200 km/h maximum entre Lyon et la capitale lombarde.

L'espagnol Renfe attendrait la fin de l'année pour inaugurer ses cinq allers-retours entre Lyon et Marseille tandis que des acteurs de petite taille pourraient également entrer dans la danse.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business