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Transports

Colère des agriculteurs: les transporteurs espagnols dénoncent la "violence déchaînée" en France

Dans un communiqué, le syndicat des transporteurs espagnols demande à la France de garantir "la libre circulation des marchandises et la sécurité des chauffeurs professionnels" qui ont vu pour certains leurs camions être "dévalisés et pillés".

Les transporteurs espagnols ont dénoncé ce jeudi la "violence" des actions organisées en France par les agriculteurs, demandant aux autorités de garantir la libre circulation des marchandises et de mettre fin aux "agressions" des chauffeurs routiers.

"Ces jours-ci, les entreprises de transport routier et leurs chauffeurs professionnels font face à des situations de tension extrême", estime dans un communiqué la Confédération espagnole du transport de marchandise (CETM), l'une des principales organisations du secteur. "Tous les jours, nos camions sont dévalisés et pillés (...) Les chauffeurs ont peur de circuler car les manifestants les menacent et les insultent", insiste le communiqué qui évoque des "agressions" et une "violence déchaînée" sur les barrages organisés par les manifestants.

Le syndicat de transporteurs évoque notamment les actions menées à la barrière de péage du Boulou, à quelques kilomètres de la frontière espagnole, et dénonce une passivité selon lui de la gendarmerie française face aux attaques de camions venant d'Espagne. "Le gouvernement espagnol (...) doit exiger de la France qu'elle garantisse la libre circulation des marchandises et la sécurité des chauffeurs professionnels", insiste la Confédération, qui juge la situation actuelle "inadmissible".

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"Normes de production et de commercialisation" identiques "dans tous les États membres"

Depuis le début du mouvement de colère des agriculteurs, les critiques se multiplient en France contre les agriculteurs espagnols, accusés d'inonder le marché français avec des produits à bas prix utilisant une plus grande quantité de produits phytosanitaires qu'en France. "Vous avez goûté les tomates soit disant bio espagnoles? C'est immangeable", a ainsi assuré sur la chaîne de télévision BFMTV l'ancienne ministre française de l'Environnement et ex-candidate à la présidentielle, Ségolène Royale.

"Le bio espagnol est un faux bio (...) Les fruits et légumes espagnols ne respectent pas les normes françaises", a-t-elle ajouté, reprenant un reproche régulièrement formulé dans les manifestations par les agriculteurs français.

Ces critiques ont été vivement dénoncées par la filière agricole en Espagne, mais aussi par le gouvernement, qui a assuré que les "normes de production et de commercialisation" étaient "les mêmes dans tous les Etats membres". Les produits espagnols s'exportent en raison de leur "qualité et de leur compétitivité", et non pour une "quelconque autre raison", a ainsi affirmé le ministre espagnol de l'Agriculture Luis Planas.

P.L. avec AFP