BFM Business
Transports

40 millions d'euros contre les vols de métaux visant la SNCF

Un TGV entre en gare de Strasbourg. Le gouvernement, Réseau ferré de France et la SNCF ont lancé jeudi un "plan d'urgence" de 40 millions d'euros sur 18 mois pour tenter d'enrayer les actes de vandalisme et les vols de câbles qui perturbent le trafic ferr

Un TGV entre en gare de Strasbourg. Le gouvernement, Réseau ferré de France et la SNCF ont lancé jeudi un "plan d'urgence" de 40 millions d'euros sur 18 mois pour tenter d'enrayer les actes de vandalisme et les vols de câbles qui perturbent le trafic ferr - -

La France a lancé jeudi un "plan d'urgence" de 40 millions d'euros sur 18 mois pour tenter d'enrayer les actes de vandalisme et les vols de câbles qui perturbent le trafic ferroviaire.

Le gouvernement a décidé de prendre le problème à bras-le-corps après le sectionnement de câbles de signalisation qui a pris au piège près de 30.000 voyageurs le week-end dernier en Savoie, en plein chassé-croisé des vacances.

Les enquêteurs ignorent toujours s'il s'agit d'un "sabotage" ou d'une tentative de vol de câble, a déclaré le ministre de l'Intérieur Claude Guéant.

Les vols de câbles ont doublé en deux ans en raison de la flambée du cours du cuivre et il s'agit d'un problème qui touche toute l'Europe, en particulier la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne, selon la SNCF.

Comme elle l'avait annoncé, la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a réuni jeudi le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani, le président de la SNCF Guillaume Pépy et le ministre de l'Intérieur Claude Guéant pour concrétiser le dispositif ébauché la semaine dernière.

Les opérateurs ont d'ores et déjà investi dans un plan de sécurisation et une partie de la cagnotte sera attribuée au déploiement de 48 hélicoptères de la gendarmerie chargés de traquer ou de dissuader les voleurs de métaux.

"La recrudescence des vols de câbles sur les voies ferrées et sur les lieux de stockage a conduit le gouvernement à demander aux opérateurs de renforcer la mise en oeuvre de mesures concrètes de protection", a dit Nathalie Kosciusko-Morizet lors d'une conférence de presse.

"MONTÉE EN PUISSANCE"

En 2010, les vols cumulés de câbles ont coûté un total de 30 millions à la SNCF et à Réseau ferré de France (RFF), qui gère les infrastructures. Ils ont provoqué plus de 5.800 heures de retard cumulés dans la circulation des trains et sont désormais la première cause des retards devant les suicides.

Nathalie Kosciusko-Morizet a donc demandé que les mesures qui avaient commencé à être prises par RRF pour un coût de 12 millions d'euros sur trois ans "montent fortement en gamme" pour un total de 40 millions d'euros sur 18 mois.

Trente millions d'euros seront pris en charge par RFF et 10 millions par l'Etat.

"Il s'agit d'une montée en puissance et d'une accélération", a dit la ministre.

Le plan prévoit notamment un contrôle renforcé des installations, un marquage des câbles pour gêner la revente et la mise en place d'un dispositif d'alertes automatiques par GSM en cas de rupture de câbles.

Le coût le plus élevé (17,2 millions d'euros) viendra de l'enfouissement des câbles existant dans les zones les plus exposées et du développement de la télésurveillance dans les zones sensibles.

Guillaume Pépy a expliqué que certaines régions étaient plus exposées que d'autres, comme le Nord-Pas-de-Calais en raison de la proximité avec les filières d'écoulement du cuivre, comme les ports d'Europe du Nord.

"Les vols provoquent deux à trois points d'irrégularité sur dix, ce qui est gigantesque", a-t-il dit.

Claude Guéant a annoncé que la police allait de son côté renforcer le contrôle de la filière des recycleurs de métaux. Il a rappelé que les achats de métaux ne pouvaient se faire en espèce au-delà de 500 euros.

Pour tenter de retrouver le ou les auteurs de l'acte de malveillance commis le week-end dernier en Savoie, d'importants moyens, notamment de police scientifique, sont actuellement déployés, a-t-il souligné.

Les enquêteurs exploitent notamment des bandes vidéo et recherchent des traces ADN.

REUTERS