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Transports

17 bagagistes de Roissy jugés pour recels et vols de marchandises

17 bagagistes de Roissy (sur les 10 000 qui y travaillent) sont jugés ce jeudi pour vols et recels de marchandises.

17 bagagistes de Roissy (sur les 10 000 qui y travaillent) sont jugés ce jeudi pour vols et recels de marchandises. - -

17 bagagistes de l'aéroport de Roissy sont jugés ce jeudi à Bobigny. Soupçonnés de vols dans les bagages entre janvier 2007 et septembre 2008, ils auraient dérobé pour 450 000 euros de marchandises dans les sacs en transit.

Fait aggravant : des ordinateurs, des caméscopes, des Ipod, des Iphone, des traveler’s chèques et des bijoux, ont été retrouvés aux domiciles des différents bagagistes. Chez l'un d'eux, ont été trouvées 80 paires de chaussures de luxe. Un autre possédait un téléphone portable déclaré volé par un touriste italien. Tous les bagagistes travaillaient pour la même entreprise, Trac piste, qui refuse tout commentaire. Ils sont poursuivis pour vols en réunion et recel de marchandise volée. Le procès doit démontrer s'ils appartenaient à un réseau. En 2003 et 2006, des bagagistes ont été jugés pour les mêmes faits. L'un d'eux avait alors déclaré : « tout le monde vole à Roissy ».
Les gendarmes ont enquêté pendant un an et demi sur ce réseau présumé, des plaintes de passagers étant à l'origine de l'enquête.

« Des réseaux criminels mis en place directement au sein de l’aéroport »

Christophe Naudin, criminologue, enseignant à Paris II, explique pourquoi Roissy est l'aéroport où il y a le plus de vols dans les bagages dans le monde : « Il est vrai que, particulièrement à Charles-de-Gaulle, on a un problème avec les bagagistes, avec le recrutement. Des réseaux criminels se mettent en place directement au sein de l’aéroport. Roissy, c’est immense. C’est impossible de contrôler l’ensemble des bagagistes. Sur l’ensemble de la plateforme, on a 400 000 personnes qui travaillent. C’est 2 fois le 15e arrondissement et 3 fois la ville d’Angoulême. On n’éradiquera pas totalement l’ensemble des problématiques de délinquance sur un aéroport de cette taille. »

« On est contrôlé, pire que des passagers »

Manuel Goncalves, délégué CGT à Roissy, employé par la société Servair, qui sert les repas dans les avions, explique pourquoi il ne croit pas à la thèse du réseau développée par les enquêteurs : « Il faudrait énormément de personnes dans la boucle pour arriver à détourner de manière répétitive des bagages. Il y a des moyens techniques aujourd’hui. Les bagages sont scannés. Ils sont très suivis. Je sais que dans notre boulot, quotidiennement, le nombre de fois où l’on est contrôlé, filmé, fouillé… On doit enlever son manteau, ses chaussures… Pire que des passagers. Dire que le recrutement permettrait de détourner des bagages en réseau m’étonne. »

bourdinandco - avec Nicolas Marsan