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Une quarantaine de taxis parisiens attaquent l’État en justice

Les artisans taxi dénoncent la perte de valeur de leurs licences

Les artisans taxi dénoncent la perte de valeur de leurs licences - Philippe LOPEZ / AFP

Les plaignants estiment que l'État est responsable de la perte de valeur de leurs licences en ayant ouvert le marché aux VTC.

43 artisans taxi vont déposer un recours en responsabilité contre l’État devant le tribunal administratif de Paris, révèle France Bleu. Ces derniers, qui pourraient être rejoints par d’autres plaignants prochainement, estiment que l’État est responsable de la perte de valeur de leurs licences en ayant ouvert le marché aux VTC. Le fonds de garantie promis en 2016 pour les indemniser n’ayant toujours pas vu le jour, ils réclament plusieurs dizaines de millions d’euros.

Pour certains chauffeurs, la licence achetée plus de 200.000 euros a perdu plus de la moitié de sa valeur avec l’arrivée des VTC. "On a tenté des manifestations, des discussions avec le gouvernement, des médiateurs, rien n'a marché. Maintenant c'est à la justice de trancher. Je ne peux pas voir fondre mon patrimoine de jour en jour sans réagir. Le préjudice est énorme", explique Hakan à France Bleu, précisant demander 322.000 euros au titre de préjudice matériel, 100.000 euros pour le préjudice de carrière et 100.000 euros pour le préjudice moral.

L’avocat des plaignants estime de son côté que l’État n’a pas assez protégé les taxis face au développement des VTC. Selon lui, "la première faute de l'État, c'est la limitation abusive des licences de taxis qui a bloqué l'octroi de ces licences, et créé un marché spéculatif", explique-t-il avant de dénoncer l’ouverture du secteur à "des acteurs qui font exactement la même activité, ce qui ne pouvait que faire baisser le prix des licences".

P.L