Toulouse, deuxième ville de France à se doter d'un téléphérique urbain

Le chantier du téléphérique toulousain sera lancé cet été. Seule réserve émise sur le projet: le bruit généré. Pour l'heure, seule Brest exploite en France un téléphérique pour relier deux quartiers.

Après Brest, Toulouse devrait être la deuxième grande ville de France à s'équiper d'un téléphérique urbain d'ici la fin 2020. Située dans le sud de la ville, la future ligne sera longue de 3 km et transportera 8000 voyageurs en moyenne par jour à quelques dizaines de mètre du sol. "Nous avons l'accord" pour avancer, et "espérons l'ouverture du chantier début juillet", après le vote de la déclaration de projet prévue le 3 juillet 2019, "dernière étape procédurale", a déclaré le président de Tisseo Ingénierie, Francis Grass (Tisseo est l'exploitant des transports en commun toulousains).

Le budget du téléphérique, dont l'industriel isérois Poma a obtenu la réalisation, est établi sur la base de 82,4 millions d'euros. Les futures cabines toulousaines ont été conçues par le célèbre designer italien Paolo Pininfarina. Le groupement d'entreprises retenu inclut aussi Bouygues TP pour la conception/réalisation des courants forts et faibles, ainsi que quatre autres entreprises (Systra, Séquences, Altiservice et Seti).

La future ligne comptera trois stations sur 3 km 

Comptant trois stations, ce téléphérique urbain doit relier au sud de la ville, l'université Paul-Sabatier à l'Oncopole, le Centre de recherches en cancérologie de Toulouse, en passant par le CHU de Rangueil (cf carte ci-dessous, ligne tracée en vert).

- © -

Le choix de ce mode de transport téléporté se justifie pour des raisons topographiques locales. La future ligne franchira une succession d'obstacles que sont la Garonne, les 100 mètres de dénivelé d'une colline située sur le trajet et des infrastructures routières complexes et déjà saturées.

Un système à trois câbles pour tracter les cabines

Dans son avis, rendu à l'issue de l'enquête publique, la commission d'enquête a émis une seule réserve portant sur le bruit généré par les cabines tractées sur les câbles tirés entre cinq pylônes de 30 à 70 mètres de hauteur. Tisseo "accepte cette réserve" et procédera au suivi sonore préconisé, sur une durée totale de dix ans, afin si nécessaire de prendre des mesures de correction, a précisé le président de Tisseo Ingénierie. Selon lui, toutefois, la technique retenue, un système à trois câbles (deux porteurs et un tracteur), est celle qui limite au mieux les nuisances sonores.

Ce mode de transport urbain reste peu développé en France en raison d'obstacles politique ou technique qui en freinent l'éclosion en zones urbaines denses, même si quelques villes comme Créteil, près de Paris, ou Orléans ont des projets en cours.

Frédéric Bergé