BFM Business
Entreprises

Salmonelle, E.coli dans les Kinder et pizza Buitoni: des plaintes déposées contre Ferrero et Nestlé

Des plaintes commencent à s’accumuler dans les dossiers Ferrero et Nestlé de contamination par une bactérie. L’association Foodwatch s’apprête à mener une action en justice.

Deux plaintes de l’ONG Foodwatch et sept plaintes d’un avocat parisien. C’est le palmarès de Nestlé et Ferrero dans les affaires de contamination au E.coli et à la Salmonelle. Et la liste pourrait s’allonger dans les prochains jours. Selon les informations du Parisien, l’association Foodwatch va déposer des plaintes contre les deux groupes pour “tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui”.

Les représentants de l’ONG, joints par nos confrères, parlent d’un problème "d’impunité" concernant Nestlé (propriétaire de Buitoni) et Ferrero (propriétaire de Kinder). Les plaintes vont être déposées ce jeudi 19 mai.

"On ne parle pas de petites entreprises isolées qui auraient fait une erreur de parcours mais de multinationales qui savent très bien ce qu'elles font, déclare la directrice de l’information chez Foodwatch dans les colonnes du Parisien. À chaque nouveau scandale, on voit que les mêmes erreurs, les mêmes infractions, la même légèreté se répètent. Les industriels agissent en réaction, non en prévention", estime Ingrid Kragel.

Depuis le début de l’affaire Buitoni, 56 personnes sont tombées malades. Deux enfants sont morts après avoir consommé des pizzas de la gamme Fraich’Up. En ce qui concerne Ferrero, 81 personnes ont été contaminées dont 22 hospitalisées après avoir mangé des œufs Kinder.

7 plaintes déposées par un avocat

L’objectif de l’association alimentaire est de faire avancer le dossier le plus rapidement possible. D’où le dépôt de ces plaintes et la publication d’une lettre ouverte. Sur son site, Foodwatch réclame "plus de contrôles, de transparence et de sanctions!"

"Des groupes comme Nestlé ou Ferrero se sentent au dessus des loi et on veut absolumment casse ce climat d'impunété. D'après nos informations et les enquêtes, elles n'ont pas répondu à plusieurs de leurs obligations légales à savoir de s'assurer qu'elles ne mettaient sur le marché que des produits qui ne mettaient pas des personnes en danger", a déclaré à BFMTV Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch France.

Une pétition est d’ailleurs lancée sur le site. Elle sera envoyée aux ministres de l’Agriculture et de l’Alimentation, de l’Economie et de la Santé, précisent les membres.

Par ailleurs, sept autres plaintes sont prêtes à être déposées par l’avocat Richard Legrand. "Cette loi des séries montre la carence des moyens mis en œuvre par l’État pour lutter contre ces scandales", affirme-t-il.

Dernier témoignage en date, celui de Gwenaëlle Caron. Sa fille Inaïa, âgée de neuf mois, a été hospitalisée 40 jours après que ses parents ont mangé une pizza Buitoni. Or, ces derniers affirment que leur fille n'a pas consommé cette pizza. Au micro de BFMTV, sa mère explique que l'évènement remonte au 13 février. La famille partage une pizza Buitoni de la marque Fraîch'up, achetée quelques jours plus tôt dans un supermarché de Beauvais. Cinq jours plus tard, Inaïa est prise de vomissements et de diarrhées.

"Je n’ai pas cherché à comprendre. J’ai dit à mon mari: 'elle n’est pas bien, il y a quelque chose qui ne va pas. Elle ne se réveillera pas, il faut y aller'", raconte-t-elle. Elle a été intubée, sondée, ses reins ont arrêté de fonctionner pendant trois semaines, des tuyaux sortaient de tout son corps, c'était abominable", se remémore émue sa mère.

Le lien avec les pizza Buitoni, plus précisément de la marque Fraîch'up, est établi par l'Agence régionale de santé. Reste une interrogation: comment Inaïa a-t-elle pu être contaminée? En attendant la réponse, la mère d'Inaïa assure que le bébé a "repris du poil de la bête".

Sofiane Aklouf