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"Quand j'ai quitté l'entreprise, elle était numéro 1": Thierry Breton défend son bilan chez Atos

Alors qu'Atos est en grave difficulté, l'actuel commissaire européen au commerce intérieur et ancien dirigeant d'Atos Thierry Breton a tenu à rappeler sur BFMTV et RMC que le groupe français n'avait "aucune dette nette pendant toute la durée de [son] mandat".

Il estime ne pas être responsable. Alors qu'Atos doit trouver, d'ici au mois d'août, une solution à son endettement de 4,9 milliards d'euros, Thierry Breton a de nouveau rejeté ce lundi sur BFMTV et RMC toute responsabilité dans le fiasco du colosse au pied d'argile.

"Quand j'ai quitté l'entreprise (en 2019, NDLR), elle était numéro 1 en matière de cybersécurité, de supercalculateurs, dans le cloud privé, dans la fabrication et la gestion de Data centers", a-t-il tenu à rappeler.

Un constat loin d'être partagé par tous. Dans la mission d'information sur la santé et l'avenir du groupe français, les quatre sénateurs de tous bords avaient pointé du doigt certains choix du commissaire européen au commerce intérieur. "La fréquence et le nombre d'acquisitions, leur prix d'achat et leur financement ou encore la rapidité et l'exécution des restructurations”, ainsi que le retard pris sur certains sujets comme le cloud public sont présentés comme des facteurs de la déroute.

"Zéro dette nette"?

"Toutes les acquisitions ont été financées par Atos. Les deux dernières années, nous avons acquis Syntel, dont l'achat a totalement été remboursé, rejette l'ancien ministre de l'Économie. On a eu zéro dette nette pendant toute la durée de mon mandat."

Un argument qui a du mal à passer en interne. "Certains jugent que cet indicateur avait été artificiellement gonflé par le résultat de produit de cession de Worldine", rapporte le Figaro.

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Thierry Breton souligne que l'entreprise a continué à performer deux ans après son départ.

Puis, "il y a eu des tentatives d’acquisitions majeures qui se sont mal passées. L’entreprise a commencé à perdre la confiance des marchés. Cinq directeurs généraux se sont succédé", énumère l'ancien PDG du groupe français.

Sur ce point, les arguments de l'actuel commissaire européen rejoignent les conclusions des sénateurs. Ces derniers estiment que la succession "mal préparée" de Thierry Breton a conduit à une période d'instabilité "laissant la main à des logiques financières de court terme, plutôt qu’à des logiques industrielles de long terme".

Thierry Breton est également revenu sur l'actualité du géant français. Alors que trois offres de restructurations financières ont été retenues par les dirigeants d'Atos, et que l'Etat s'est engagé à sauver les "activités stratégiques" du groupe, l'ancien PDG se réjouit "qu'on soit en train de trouver une solution".

Théodore Laurent