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Pour Carlos Ghosn, Renault "est devenu un petit constructeur fragile" aux "résultats minables"

Dans les colonnes du Parisien, l'ancien hommes d'affaires règle ses comptes avec Renault, estimant que le constructeur "n'est plus que l'ombre de lui-même".

Carlos Ghosn lâche ses coups. Dans une longue interview accordée au Parisien ce dimanche, l'ancien patron de Renault-Nissan revient sur sa fuite du Japon en novembre 2019 mais aussi sur les critiques visant sa "politique du volume" lorsqu'il était à la tête du constructeur français et dont ce dernier s'est désormais détourné.

Pour l'ancien patron de Renault-Nissan, ces reproches sont "risibles". "Regardez les résultat de Renault depuis 2012, à l'époque où j'étais aux commandes, rétorque Carlos Ghosn. La croissance du chiffre d'affaires était forte, nous n'avons jamais fait autant de profits, ni autant embauché! En 2017, nous étions numéro un mondial, avec l'apport de Nissan et de Mitsubishi. Alors franchement, la farce de la course aux volumes...".

Celui qui assure avoir "fait la croissance de Renault pendant treize ans" et "obtenu des résultats exceptionnels", dénonce aujourd'hui "l'indécence" de ceux qui disent "que les résultats minables de 2019, 2020 et 2021" sont "à cause de (lui)".

"La vérité, c'est qu'un numéro 1 mondial est devenu un petit constructeur fragile. Cela me fait de la peine de voir que Renault n'est plus que l'ombre de lui-même. De voir que Renault est aujourd'hui tenu en laisse par le ministère de l'Economie et des Finances qui lui a accordé un PGE en expliquant que c'est grâce à cela que l'entreprise survit", lâche l'homme d'affaires exilé au Liban, avant d'ajouter que chez Renault aujourd'hui, "on a des résultats très médiocres et beaucoup de paroles".

"Une alliance qui n'a plus de substance"

Pour Carlos Ghosn, "lorsqu'on dit que l'Alliance (Renault-Nissan) se porte bien, on se moque du monde...". Cette alliance "ne fait aucun sens s'il n'y a pas une confiance partagée entre les parties et une volonté très forte de travailler ensemble. Aujourd'hui, ces deux conditions n'exsitent pas. Renault n'a aucune influence sur le conseil d'administration de Nissan, c'est manifeste", explique l'ancien PDG.

Il estime que "Renault est un groupe qui a un problème de rentabilité fondamental, qui remerci l'Etat de l'avoir aidé et qui finalemen test un membre parmi trois dans une alliance qui n'a plus de substance. Je ne le critique pas, je le constate", poursuit-il.
https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco