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Le milliardaire Frank McCourt, propriétaire de l'OM, lance un consortium pour racheter Tiktok aux États-Unis

L'initiative Project Liberty, lancée par l'entrepreneur Franck McCourt, a annoncé mercredi vouloir racheter les activités américaines de Tiktok. Un achat hypothétique car le groupe chinois n'est pas vendeur.

Décidément, le milliardaire Franck McCourt a de nombreuses cordes à son arc. L'entrepreneur américain, promoteur immobilier, est propriétaire du Marathon de Los Angeles et de l'Olympique de Marseille, racheté en 2016. Mais il a aussi à cœur de changer internet et les usages qui en sont faits. Il plaide depuis plusieurs années pour une refonte des réseaux sociaux et la réparation d'un modèle "irrémédiablement brisé", qui encourage selon lui la course au clic et la désinformation.

Mercredi 15 mai, il annonce via Project Liberty, l'initiative qu'il a lancée pour un internet plus ouvert et plus décentralisé, construire un consortium pour racheter Tiktok aux États-Unis. "Les fondements de notre infrastructure digitale sont cassés, et il est temps de les réparer. Nous devons faire plus pour préserver la santé et le bien-être de nos enfants, familles, démocratie et société", annonce Franck McCourt dans le communiqué du site.

"Cette acquisition serait une opportunité incroyable de propulser une alternative au modèle tech actuel qui domine internet."

L'offre porterait sur les activités de la plateforme aux États-Unis, que le groupe chinois Bytedance est contraint de vendre pour se mettre en conformité avec la loi promulguée par Joe Biden. En cas de non-cession, le réseau se verrait banni du territoire américain.

Donner aux utilisateurs le contrôle sur leurs identités et leurs données numériques

Au cœur des préoccupations de Franck McCourt: permettre aux utilisateurs d'exercer davantage de contrôle sur leur identité et leurs données numériques. Le tout en migrant vers un nouveau protocole open source. C'est tout le design de la plateforme et son fonctionnement qui seraient revus.

Le consortium embarque, selon le communiqué, de nombreuses personnes morales et physiques. Il s'appuie sur un partenariat avec Guggenheim Securities, l'activité de banque d'investissement et de marché de capitaux Guggenheim Partners, et un des plus grands cabinets d'avocats, Kirkland & Ellis. Il implique également des experts techniques, des universitaires, des communautés et parents engagés, des activistes.

Quel serait le montant d'une telle acquisition le cas échéant ? Interrogé par le Figaro, le directeur de Project Liberty, Tomicah Tilleman parle d'une "transaction financière conséquente", tout en précisant: "ll est trop tôt pour évoquer un prix, car nous ignorons encore le périmètre exact d'une telle vente".

Bytedance ne veut pas vendre

Problème, Bytedance, qui a très peu apprécié l'adoption de la loi américaine, a décidé de poursuivre en justice le texte. "Nous allons continuer de nous battre", avait annoncé Michael Beckermann, le directeur des politiques publiques de Tiktok aux États-Unis. Pour le groupe, vendre ses activités n'est pas envisagé à date.

D'autres potentiels acquéreurs ont également manifesté leur intérêt, dont l'ancien patron de l'éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard, Bobby Kotick. Bref, pour Project Liberty et son médiatique promoteur, l'affaire est loin d'être dans le sac.

Marine Landau