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La trésorerie des TPE et PME au plus haut, mais des perspectives de demande dégradées

La trésorerie des PME au plus haut

La trésorerie des PME au plus haut - Reuters-Dado Ruvic

Selon le baromètre publié ce mercredi par Bpifrance et l'institut Rexecode, l'appréciation des dirigeants de PME sur leur trésorerie actuelle a atteint un plus haut niveau depuis 2017.

Les PME et très petites entreprises (TPE) ont une situation de trésorerie meilleure que jamais, mais font face à des perspectives de demande dégradées qui freinent leur croissance, selon un baromètre publié mercredi par Bpifrance et l'institut Rexecode. En dépit de la crise du Covid-19, l'appréciation des chefs d'entreprise sur leur trésorerie actuelle est au plus haut depuis le lancement de cette enquête trimestrielle en 2017, qui s'appuie pour cette dernière édition sur plus de 500 réponses à un questionnaire entre le 2 et le 12 février.

Par rapport au quatrième trimestre 2020, l'opinion des dirigeants quant à l'évolution à venir de leur trésorerie se redresse aussi nettement, 55% anticipant une stabilisation, 36% une dégradation et 9% une amélioration. Des chiffres rassurants qui s'expliquent par les aides de l'Etat et par la détente des délais de paiement. Résultat, 55% des chefs d'entreprise disent vouloir investir cette année, contre 41% fin 2020. "On revient au niveau de février 2020, juste avant le déclenchement de la crise", a expliqué sur BFM Business Baptiste Thornary, chef économiste de BpiFrance.

Revers du tableau, la moitié des patrons de PME citent les mauvaises perspectives de demande comme un frein à leur croissance, une proportion toutefois en baisse puisqu'ils étaient 60% dans ce cas durant le dernier trimestre de 2020.

8% des PME craignent de ne pas pouvoir rembourser leur PGE

Les difficultés de recrutement, principal frein au développement de l'activité avant la crise sanitaire, sont reléguées à la deuxième place. Aussi, face à des perspectives de reprise encore fragiles, 60% des PME et TPE ayant obtenu un prêt garanti par l'État (PGE) envisagent désormais de l'amortir sur plusieurs années, contre seulement 45% lors de la précédente enquête réalisée du 26 octobre au 1er décembre.

De plus, 8% craignent ne pas pouvoir rembourser leur PGE, une proportion qui reste faible, mais ne cesse d'augmenter: seules 6% des entreprises étaient dans ce cas lors de la précédente enquête et 4% début septembre. La contrainte que fait peser l'endettement sur les éventuels projets de développement de l'entreprise est jugée "forte" par seulement 14% des dirigeants, et "inexistante" pour plus de la moitié d'entre eux.

"Si la majorité des dirigeants de TPE et PME semblent confiants quant à la solidité financière de leur entreprise face à la crise, de l'ordre de 10% d'entre eux font part de fortes difficultés", estiment la banque publique et Rexecode dans un communiqué.

Enfin, 60% des entrepreneurs n'envisagent pas de changer leur mode de financement à la suite de la crise, tandis que 20% pensent avoir davantage recours aux banques. Mais seuls 6% des patrons de PME/TPE réfléchissent à un apport d'associés ou de proches et 6% à ouvrir leur capital, alors que le gouvernement doit annoncer prochainement un dispositif pour permettre aux entreprises de renforcer leurs fonds propres.

P.L. avec AFP