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Robotique: le retard de la France est rattrapable selon Bruno Bonnell

pour Bruno Bonnell, l'Hexagone dispose d'une recherche et développement "d'excellence mondiale" et selon lui les chercheurs français en robotique figurent dans le Top 5 mondial.

pour Bruno Bonnell, l'Hexagone dispose d'une recherche et développement "d'excellence mondiale" et selon lui les chercheurs français en robotique figurent dans le Top 5 mondial. - Philippe Desmazes-AFP

Si la France est à la traîne en matière de robotisation, elle dispose d'atouts qui, correctement exploités, pourraient permettre un retournement de situation, souligne le député de la majorité Bruno Bonnell, ex-entrepreneur et coauteur d'un rapport sur la robotique publié ce jour.

Tout n'est pas perdu pour la France, bien que le pays soit en retard dans l'utilisation de robots au quotidien, dans l'économie notamment. Dans l'industrie, "les cartes se redistribuent sans cesse", assure Bruno Bonnell député (LREM) de Villeurbanne (Rhône). L'élu présentait ce mercredi à Lyon un rapport sur la robotique et les systèmes intelligents, coécrit avec Catherine Simon, experte en robotique et ambassadrice du salon de l'Internet des objets (Sido) qui se tient à Lyon les 10 et 11 avril.

Ancien entrepreneur dans le domaine de la robotique, le député rappelle que la France ne figure qu'au 18ème rang mondial pour l'utilisation de robots, que la croissance du secteur y est moindre que dans le reste du monde et qu'une seul des dix grands constructeurs mondiaux est français.

Les chercheurs français dans le top 5 mondial

"Il faut toutefois, selon lui, aller plus loin que ce constat un peu déceptif. L'Hexagone dispose ainsi d'une recherche et développement "d'excellence mondiale": les chercheurs français en robotique figurent dans le Top 5 mondial. "Au vu de notre taille, c'est une excellente performance", note-t-il.

Les structures de transfert de la recherche sont "très efficaces" et le pays compte "un important gisement de sociétés très innovantes", que le député chiffre aux alentours de 150. Le coauteur du rapport relève l'existence de nombreux intégrateurs, capables de sélectionner et assembler différents robots et systèmes intelligents pour répondre aux besoins spécifiques d'une entreprise. La France compte aussi nombre de sociétés de services informatiques qui commencent à s'intéresser au secteur.

Vers une année de la robotique en 2020 ?

Le rapport, qui repose sur des entretiens avec une centaine de spécialistes, préconise que la robotique soit éligible aux fonds "Deep Tech", qui financent des projets de recherche à très long terme. Il estime nécessaire de favoriser les regroupements entre intégrateurs, qui sont très nombreux - autour de 400 - mais trop petits avec des effectifs compris le plus souvent entre cinq et dix personnes.

Face à l'axe sino-américain qui se dessine, il recommande "une diplomatie industrielle", avec un rapprochement avec le Japon, la Corée du sud et les autres pays européens. "Le temps des projets robotiques mondiaux, que ce soit dans l'espace, la mer ou le transport de personnes, va arriver", prophétise-t-il. Il propose enfin d'organiser en 2020 une année de la robotique pour sensibiliser la population à cet enjeu.

Frédéric Bergé avec AFP